La messe d’installation de Mgr Philippe Ballot, le nouvel évêque de Metz, a eu lieu dimanche 4 septembre. L’ancien archevêque de Chambéry et évêque de Maurienne et Tarentaise arrive dans un département, la Moselle, au statut particulier pour les cultes. Un département où les prêtres sont des agents publics de l’État.
La Moselle, tout comme le Haut-Rhin et le Bas-Rhin, fait partie de ces départements soumis au régime concordataire. Un régime imaginé par Napoléon Bonaparte et le pape Pie VII en 1801 pour régir les relations entre les religions et l’État en France.
Un statut auquel les habitants de la région sont attachés. Dans ce régime particulier, unique en France, les ministres des cultes ont un statut proche de celui de la fonction publique. "Le clergé, comme les rabbins, comme les pasteurs, sont rémunérés par la République française, nous sommes des agents publics de l’État", explique le Père Philippe Boissé, archi-prêtre du diocèse de Metz.
Pour autant, les ministres des cultes ont-ils des comptes à rendre aux édiles sur le plan pastoral ? "Ça fait 40 quand je suis curé, le maire n’est jamais venu me dire ce que je devais faire sur ma paroisse", s'exclame le Père Philippe Boissé.
Mais le Concordat, ce n’est pas qu’une question d’argent et de rémunération des ministres des cultes. "Le Concordat est le symbole d’une solidarité, il rappelle quelque part les heures très difficiles vécues par les Israélites mais aussi les protestants et les catholiques, il a une dimension sociale, internationale." C’est le fruit notamment d’une histoire douloureuse "et qui n’est pas complètement cicatrisée, ça je peux vous le dire", assure le Père Boissé. Dans cette région aux confins de la Belgique, du Luxembourg et de l’Allemagne, l’Église de Moselle compte aujourd’hui plus de 200 prêtres en activités et 130 animateurs laïcs en pastoral.
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