Le pape François s'envole ce mardi 13 septembre pour une visite de trois jours dans la capitale du Kazakhstan. Un 38e voyage hors d’Italie, sous le signe du dialogue interreligieux.
Le pape François a choisi comme destination le plus grand pays d'Asie centrale. Le pape doit rencontrer à son arrivée, ce mardi soir, le président du Kazakhstan avant de participer mercredi et jeudi au VIIe Congrès des dirigeants de religions mondiales et traditionnelles. Pour Michel Chambon, théologien et anthropologue à l’Institut de recherches sur l’Asie, à Singapour, cette rencontre interreligieuse est le sens premier de cette visite. "Le pape François se positionne dans la continuité du concile Vatican II. L'Église catholique considère que les autres religions ne sont pas une erreur de l'histoire." Pour Michel Chambon, "participer à une rencontre interreligieuse c'est, pour le pape, prendre au sérieux la diversité religieuse qui existe non seulement en Asie mais dans toutes nos sociétés même en Occident".
C’est dans le cadre de cette rencontre interreligieuse que le pape aurait pu rencontrer le patriarche orthodoxe russe Kirill , proche soutien de Vladimir Poutine. Ce ne sera pas le cas. Le chef de l'Église orthodoxe russe ne fera finalement pas le déplacement. En revanche, hasard du calendrier, le pape François pourrait bien croiser le président chinois.
Xi Jinping est lui aussi attendu dans la capitale Kazakh pour signer des accords bilatéraux. Une telle rencontre entre les deux leaders est "peu probable même si elle n'est pas impossible", assure Michel Chambon, car "le Saint-Siège comme la Chine y ont intérêt". "Pour le Saint Siège c'est l'occasion de montrer qu'il reste souverain dans sa volonté de dialoguer avec la Chine. Le Saint-Siège maintient sa politique de la main tendue dans un contexte de raidissement du régime."
Pour Pékin, "le pape reste une grande figure des relations internationales : le rencontrer à la marge de l'empire chinois ce n'est pas inviter le pape en Chine". Ainsi, pour Michel Chambon, "cette rencontre serait l'occasion de donner des gages au Saint-Siège, de marquer des points contre Taïwan et de faire un pied de nez aux États-Unis..." Si cette rencontre entre le pape François et le Président chinois avait lieu, il serait sans doute question de l’accord sur la nomination des évêques en Chine. Cet accord est en vigueur depuis 2018. Reconduit en 2020, il arrive à échéance au mois d’octobre.
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