Savoie
Camille Costa de Beauregard est un prêtre savoyard né à Chambéry, il est le fondateur en 1868 de l'orphelinat du Bocage à Chambéry. Le père Costa aurait pu profiter de son rang social élevé mais il a préféré donner sa vie aux plus défavorisés, se consacrant à la jeunesse. On le surnomme le "père des orphelins". Le 17 mai prochain, il sera béatifié. Artiste et philosophe avant de recevoir l'appel de Dieu, retour sur le parcours de foi atypique de Camille au travers du témoignage Père Jean-François Chiron, prêtre du diocèse de Chambéry et enseignant à l’Université catholique de Lyon.
Né en 1841, le père Camille Costa de Beauregard aurait pu avoir un destin totalement différent. Il grandit dans une famille aisée. Son père était parlementaire à Turin, sa mère était issue d'une famille noble. Il aurait donc pu être diplomate au Saint-Siège. Cependant, ce dernier a refusé. Il a choisi de consacrer sa vie aux plus pauvres. Il est ordonné prêtre à Chambéry et sera béatifié le 17 mai prochain dans la cathédrale de Chambéry.
Une rencontre bouleverse sa vie, celle avec l'abbé Claude-François Chenal qui conduira Camille Costa vers la prêtrise en 1863. L'abbé lui offre le portrait de Benoît Labre, un SDF. Benoît Labre constitue une révélation pour Camille, qui prend alors conscience de la nécessité d'aider ses semblables. "En 1867, une grave épidémie de choléra frappe Chambéry", rappelle le père Jean-François Chiron, prêtre du diocèse de Chambéry.
Face à celle-ci, il fonde l'orphelinat du Bocage à Chambéry en 1868. On le surnomme le "père des orphelins". "Il n'y a pas de cœur qui résiste indéfiniment à l'affection vive, sincère, dévouée surtout, arrivons à persuader nos enfants que nous sommes ses vrais meilleurs amis et nous l'aurons gagné", disait le père Camille à propos des orphelins qu'il recueillait.
Il consacre 42 ans de sa vie à diriger l'orphelinat du Bocage
"Il consacre 42 ans de sa vie à diriger l'orphelinat du Bocage ou il prend soin de 150 jeunes jusqu'à sa mort en 1910 ", relate le père Jean-François Chiron. En 1954, son neveu Ernest prend la succession de l'orphelinat, les Salésiens de Don Bosco après lui continuent sa mission. Son œuvre perdure aujourd’hui, au travers du lycée agricole Costa-de-Beauregard et d’une maison d’enfants à caractère social.
En 1910, après sa mort, un petit garçon orphelin, René Jacquemont, gravement blessé à l'œil, guérit miraculeusement. Avec l'évêque Ballot, le successeur de monseigneur Laurent Ulrich, le père Jean-François Chiron est parvenu à faire reconnaître la guérison miraculeuse de cet orphelin. "On avait constitué à l'époque un dossier très précis avec des expertises médicales et ce dossier avait été conservé, mais un peu oublié, témoigne-t-il. On l'a redécouvert, on l'a présenté à Rome. Des experts ophtalmologues, une succession de spécialistes, ont donné des expertises positives sur le caractère inexplicable", poursuit-il.
Il sera béatifié le 17 mai prochain à 15 heures dans la cathédrale de Chambéry
Cette guérison miraculeuse permit la mise en place du processus de béatification du père chambérien. Le 14 mars, le Pape François avait signé la reconnaissance du miracle obtenu grâce à l’intercession du Vénérable Camille Costa de Beauregard. Il sera béatifié le 17 mai prochain à 15 heures dans la cathédrale de Chambéry.
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