Auvergne-Rhône-Alpes
Ce samedi 1er juillet, les plus grands cyclistes du monde prennent le départ du Tour de France. 176 coureurs vont parcourir plus de 3.400 kilomètres lors de cette compétition qui fête ses 120 ans cet été. Chaque année, des millions de téléspectateurs suivent cet événement, en France comme à l’étranger. Et c’est sans compter sur les nombreuses personnes qui se pressent sur le bord des routes pour soutenir les cyclistes. L’anniversaire du Tour est l’occasion de revenir sur cette passion française.
La première édition du Tour de France s’est tenue en 1903. Depuis, la compétition a changé en bien des points mais l’engouement n’a cessé de croître. Aujourd’hui, la grande boucle est l'épreuve sportive la plus suivie au monde après la Coupe du monde de football et les Jeux olympiques.
Le Tour de France est devenu l’épreuve principale du cyclisme
En 1903, seuls 59 coureurs ont participé au Tour de France. "Les premiers cyclistes étaient des amateurs et ils étaient surnommés en fonction de leur métier", indique Jean-Paul Vespini, écrivain et journaliste sportif spécialiste du cyclisme. Désormais, les 176 coureurs sont des cyclistes professionnels qui consacrent leur vie à ce sport. "Leur investissement est extrême", explique-t-il. En effet, les participants suivent un régime strict, une grande préparation physique et s'entraînent tout au long de l’année.
"Le Tour de France est devenu l’épreuve principale du cyclisme", affirme Jean-Paul Vespini. Mais à l’époque, les cyclistes étaient peu considérés et cette pratique était méconnue. "Le vélo en était à ses tout premiers balbutiements", selon le journaliste sportif. Qui plus est, ce sport était surtout pratiqué dans les milieux bourgeois et aristocratiques. "Dans les provinces, personne ne savait ce qu’étaient les cyclistes", indique-t-il. C’est pourquoi l’idée de faire sortir les cyclistes du vélodrome s’est développée.
L’événement connaît un véritable succès en raison de ce qu’il représente. "Dans le Tour de France, il y a une dimension de souvenir et d’histoire", estime Gaël Gueguen, professeur en stratégie et entrepreneuriat, qui insiste sur "la proximité" et "la nostalgie" liées à cette compétition.
Les liens avec l’histoire sont nombreux lors du tour, que ce soit celle du cyclisme ou de France. Selon lui, cette dimension mémorielle permet de "se souvenir du passé pour aller vers l’avant". Geneviève, une auditrice, a suivi son premier Tour de France en 1935 avec son père et n’a plus arrêté depuis : "On peut voir les coureurs, la France, ses châteaux et autres lieux !"
Également, le cyclisme porte des valeurs fortes qui réunissent tous les Français. "C’est un sport merveilleux qui permet l’indépendance et le dépassement de soi", considère Jean-Paul Vespini. L’engouement qu’il génère s’explique aussi par l’accessibilité du cyclisme. Comme le football, le vélo est pratiqué par une grande partie de la population, si ce n’est davantage. Chaque Français apprend dès son jeune âge à faire du vélo et en possède un. Ainsi, "lorsqu’on assiste au tour, à partir du moment où on voit l’hélicoptère, on sait que les cyclistes vont arriver dans peu de temps et qu'on entre vraiment dans le tour", estime Gaël Gueguen, qui insiste sur les moments de partage et d’émotion communs.
Cependant, il y a quelques ombres au tableau. Notamment, le dopage a souvent porté préjudice au cyclisme, donnant lieu parfois à des scandales. "Il y a eu de grosses erreurs", confie Jean-Paul Vespini, lequel évoque les affaires Festina (1998) et Armstrong (1999). Aujourd’hui, le cyclisme fait partie des sports les plus contrôlés et les prélèvements surprises sont nombreux. Pour Gaël Gueguen, les coureurs subissent "une forte pression sociale" qui les incite parfois à se doper. Mais "la régulation est bonne" et "on peut avoir confiance", affirme-t-il.
Par ailleurs, l’exclusion des femmes a longtemps été reprochée dans le milieu. Un premier équivalent du Tour de France masculin s’était tenu en 1955 mais sans suite, pour qu’un véritable Tour de France femmes soit finalement organisé en 1984 et renouvelé pendant cinq ans. L’événement n’a été remis en place qu’en 2022 et sa deuxième édition aura lieu du 23 au 30 juillet 2023. Les femmes remontent donc en selle et récupèrent leur place dans le cyclisme.
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