Miracles, apparitions, messages mystiques, stigmates... Le cardinal Victor Manuel Fernandez, le préfet du dicastère pour la doctrine de la foi a présenté le 17 mai, six nouveaux critères de discernement, dont l’interdiction stricte, pour protéger les fidèles des dérives et abus. Décryptage avec Jean-Marie Guenois journaliste vaticaniste au Figaro.
Le Vatican a publié le 7 mai dernier de nouvelles normes pour les "phénomènes présumés surnaturels". Désormais, l’Eglise renonce à reconnaître les faits extraordinaires sauf cas exceptionnels directement décidés par le pape lui-même. Un "Nihil Obstat" pourra être décrété lorsque rien ne s’opposera aux dévotions et piétés populaires.
Les phénomènes présumés surnaturels sont “les apparitions, les messages mystiques, les statues qui pleurent, les stigmates, les révélations privées non expliqués ” explique Jean-Marie Guénois, journaliste vaticaniste au Figaro. Il s’agit ainsi de tout ce qui pourrait être interprété comme l’intervention de Dieu sur la Terre, et qui pourrait être instrumentalisé. “Jusqu'alors, l'évêque chargé de ces questions avait l’immense responsabilité de discerner s'il s’agissait de quelque chose de divin ou pas”
Le Vatican rappelle que les catholiques ne sont "pas obligés de croire aux phénomènes présumés surnaturel même si ils ont été reconnus par l'Église. Il y a de très belles choses, comme Fatima ou Guadalupe, mais il y a aussi des réductionnismes, des erreurs doctrinales et un esprit sectaire qui peut se développer."
Si l'Eglise ne veut plus prendre la responsabilité, sauf dans des cas extrêmes, de dire qu’un événement est surnaturel, c’est pour éviter et prévenir les abus de crédulité.
Le premier, le "Nihil Obstat" dit qu’il n’y a "pas d'inconvénient, que le culte peut être encouragé et soutenu, même l’on ne reconnaît pas forcément que cela vient de Dieu”.
Le deuxième critère "Prae oculis habeatur" précise que "bien que des signes positifs importants soient reconnus, il y a aussi des éléments de confusion ou des risques possibles qui nécessitent de la part de l'Évêque diocésain un discernement attentif”.
Le troisième "Curatur" indique que "plusieurs éléments critiques ou significatifs sont relevés et qu’il ne faut pas encourager la dévotion ".
Le quatrième "Sub mandato" dit que "les points critiques relevés ne sont pas liés au phénomène lui-même mais qu’un groupe de personnes en font un usage abusif." Il faut alors nommer quelqu'un pour gérer l'affaire jusqu'à interdire la dévotion.
Le cinquième critère "Prohibetur et obstruatur" interdit la dévotion "afin d'éviter de nouvelles confusions ou même des scandales qui pourraient miner la foi des gens simples."
Le sixième critère le plus strict "Declaratio de non supernaturalitate", une "déclaration de non surnaturel". L'Évêque diocésain est autorisé par Rome «à déclarer que le phénomène est reconnu comme non surnaturel."
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