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Législatives 2024 : l’ancrage territorial du RN se confirme

RCF, le 1 juillet 2024 - Modifié le 1 juillet 2024
Pour bien comprendrePour bien comprendre… Le triomphe du Rassemblement National

Le Rassemblement national est arrivé en tête du premier tour des élections législatives ce dimanche, avec plus de 33 % des voix. Le Nouveau Front populaire atteint près de 28 % et le camp présidentiel environ 21 %. Trois blocs se distinguent, mais la dynamique est pour le RN. L’extrême droite progresse dans les zones rurales, périurbaines et dans des bastions de gauche. 

Jordan Bardella, président du RN dimanche après les résultats du premier tour. Crédit photo : Arnaud Paillard / Hans LucasJordan Bardella, président du RN dimanche après les résultats du premier tour. Crédit photo : Arnaud Paillard / Hans Lucas

Dimanche 30 juin, la vague RN a de nouveau déferlé avec plus de 10,6 millions de voix, soit 33,14 % des suffrages, un niveau historique. Porté par un taux de participation de 66,71 %, le Rassemblement national a même frappé un grand coup, en faisant élire 39 députés dès le premier tour. "C'est, pour le RN, la confirmation d'une dynamique. Le premier marqueur était le résultat des Européennes. On peut constater que l'alliance avec Éric Ciotti, de ce point de vue, consolide ce résultat" analyse sur RCF Olivier Roucan, politologue chercheur associé au CERSA.

Une nouvelle carte électorale 

À Paris ou dans certaines grandes métropoles, la gauche devance le RN, mais ailleurs, le Rassemblement national arrive largement en tête. Une nouvelle géographie électorale se dessine dans les zones rurales et périurbaines. "Le vote pour le Rassemblement national est à la fois à la fois motivé par la colère, le ressentiment et le mécontentement. Mais il y a désormais une adhésion à un programme avec des enjeux identitaires et notamment souvent le rejet des migrants", estime Olivier Roucan.

Le RN a poursuivi sa montée en puissance dans le Grand Est et dans les Haut de France où dix-huit députés d’extrême droite ont été élus dès le premier tour : six dans le Pas-de-Calais, six dans le Nord, quatre dans l'Aisne, un dans la Somme et un dans l'Oise. La cheffe de file du parti d’extrême droite, Marine Le Pen, est réélue dans le Pas-de-Calais, un siège qu'elle occupe depuis 2017, avec plus de 58 % des voix. 

La chute de bastions de gauche 

Dans le Nord, longtemps, terre de gauche, un séisme a frappé la vingtième circonscription, celle du patron du Parti communiste, Fabien Roussel. Détenue par le PCF depuis six décennies, elle a basculé à l’extrême droite dès le 1er tour. "L'affaiblissement à la fois du Parti communiste, mais de l'ensemble de la gauche auprès de ce qu'on appelait à l'époque les classes populaires, n'est pas nouveau. Cela fait assez longtemps que les ouvriers, les employés, les moins fortunés s'orientent majoritairement vers un vote Rassemblement national. Et cela est totalement confirmé, alors que l'abstention a régressé dimanche" explique Olivier Roucan. 

Un grignotage progressif

Pour le politologue, une troisième variable est à prendre en compte dans la progression globale du RN : "C'est le grignotage progressif de ce parti. Si l’on prend l'exemple de l'Occitanie, le vote RN monte entre 2002 et aujourd'hui". Dans cette région, le Rassemblement national consolide sa marque dans l'arc méditerranéen et étend son influence à l'ancienne région Midi-Pyrénées, où la gauche se maintient dans ses fiefs dans un contexte d'incertitude lié aux nombreuses triangulaires.

C’est aussi le cas en Nouvelle-Aquitaine, de la Gironde à la Creuse, le RN a réalisé un raz-de-marée en zone rurale progressant dans des zones acquises à la gauche ou au camp présidentiel. Enfin, en Bretagne, le parti d’extrême droite se qualifie dans 26 circonscriptions sur 27. Du jamais-vu dans une région plutôt centriste et social-démocrate. 

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