Deux grands anniversaires étaient célébrés ce week-end. Le 8 mai c’était la commémoration du 75ème anniversaire de la fin de la Seconde Guerre Mondiale avec la victoire sur le nazisme. Le lendemain, le 9 mai, on fêtait le 70ème anniversaire de la déclaration Schuman, l’acte de naissance de l’Union Européenne. A cette occasion, la conférence des provinciaux européens de la Compagnie de Jésus a appelé les institutions européennes à une «véritable solidarité éthique et sociale » pour faire face aux conséquences multiples de la pandémie.
Les jésuites en appellent à des « réponses solidaires » contre « les pressions isolationnistes et individualistes exercées sur les plus vulnérables ». Selon eux, les graves conséquences humaines et sociales de la pandémie au niveau européen et mondial ne peuvent être combattues qu’ensemble car personne n'est un individu isolé. Il nous faut donc prendre conscience de notre « inévitable interconnexion » , c’est de là que vient « le précieux don de la solidarité ».
Les Provinciaux des jésuites appellent à un véritable changement, une conversion : « elle doit se manifester par la ferme détermination de consacrer sa vie et son énergie au service du bien commun comme en témoignent, dans de nombreux pays, l’engagement infatigable et courageux des travailleurs de la santé, des fonctionnaires et des dirigeants politiques ». Les jésuites rappellent que l'Europe est « le fruit de cette conversion institutionnelle et incarne elle-même cette solidarité, grâce à laquelle, elle a pu renaître après les conflits du passé. »
Les jésuites européens appellent à repenser le modèle actuel de mondialisation. Pour eux, l'Europe est appelée à une « solidarité globale » avec le Sud, le plus exposé à cette crise. Et ils renouvellent la demande formulée par le Pape d’annuler la dette des pays pauvres, d’augmenter l'aide humanitaire, de renforcer la coopération au développement et de réduire les dépenses militaires en faveur des services de santé et des services sociaux. Pour les Provinciaux des jésuites, il faut que cette crise soit une occasion de changement radical. « Nous ne pouvons pas, en tant qu'individus ou entités politiques, espérer revenir à la "vieille normalité"», insistent-ils.
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