Les négociations commerciales entre industriels et petites et moyennes entreprises ont pris fin lundi 15 janvier. Exceptionnellement avancées par le projet de loi anti-inflation cet automne, les négociations commerciales doivent fixer les prix des produits en rayon de supermarché. Période intense de tractations, qui prend une nouvelle tournure cette année, alors que l’inflation affecte les ménages français.
Les dates sont marquées au fer rouge depuis plusieurs mois dans les agendas des distributeurs et fournisseurs. Les négociations entre les professionnels du secteur issus des TPE et PME et les fournisseurs ont pris fin lundi 15 janvier. Les grandes entreprises voient cette date butoir décalée de quinze jours, et doivent prendre fin le mercredi 31 janvier.
Si baisse des prix il y a, il faudra attendre le 31 janvier, et la fin des négociations commerciales pour en voir vraiment l’effet en supermarché. “Il est difficile de donner le résultat en rayons avant que cela ne soit clôturé”, assure Olivier Dauvers, journaliste spécialisé dans la grande distribution.
Pour autant, il est possible de déjà dégager une tendance. “Oui, il y aura des baisses des prix, mais elles ne seront pas générales. Là où le gouvernement espérait une vague inflationniste, il n’y aura d’abord qu’une vaguelette qui concernera que quelques produits”, tempère Olivier Dauvers. ”En parallèle, il y aura encore des hausses, parfois pour des raisons objectives comme l'huile d’olive. En réalité, selon ce que vous achetez, vous arriverez à la conclusion que les prix ont bien baissé ou qu’ils ont effectivement augmenté”, justifie l’expert de la grande distribution.
Plus qu’une ambition, c’était une promesse du ministre de l’Économie Bruno Le Maire prononcée : il y aura des baisses des prix dans l’alimentaire en 2024. Le locataire de Bercy, tout juste renouvelé à la tête de son ministère, l’a assuré à France 3 début janvier.
À l’inverse, les patrons de la grande distribution et les fournisseurs assurent que la plupart des industriels demandent encore une hausse des prix cette année. Certains ont même décidé de boycotter certaines marques. Par exemple, depuis le jeudi 4 janvier, Carrefour appose des affichettes dans ses magasins pour informer les consommateurs. “Nous ne vendons plus cette marque pour cause de hausse de prix inacceptable. Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée", peut-on désormais lire en supermarché.
Une fronde de la grande distribution pour venir en aide aux portefeuilles des ménages français et une preuve du bras de fer engagé entre la grande distribution et les industriels.
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