Quelle est la place des femmes réalisatrices dans le cinéma africain ?
Des élements de réponse sont donnés à travers la 2ème édition d’«Afriques en vision ». Le festival se tient jusqu’à dimanche 4 décembre 2022 à Bordeaux, à l’initiative de l’Institut des Afriques.
"Afriques en vision " est un festival qui donne un coup de projecteur sur le cinéma indépendant africain et pour cette nouvelle édition, les réalisatrices africaines sont mises à l’honneur.
« Déconstruire en France ce préjugé sur le fait que le cinéma africain est purement masculin, nous a paru important », explique Dana Khouri, coordinatrice de l’institut des Afriques à Pessac, organisateur de l’événement.
«Contrairement à ce qu’on pourrait croire, dans l’histoire des cinémas africains, des femmes ont réalisé des films, notamment d’avant garde ; Safi Faye réalisait déjà en 1975 « Lettres paysannes », Thérèse Sita-Bella, « Tam tam à Paris » en 1961. »
Les femmes africaines apportent leur propre vision du monde
Le festival veut apporter une diversité de points de vues mozambicains, sud-soudanais, gabonais, marocains, ivoiriens, camerounais, ghanéens ou encore algériens. Pendant quelques jours, il est question du rapport au politique, à l’environnement, à la famille, à l’Histoire, à l’immigration.
«De jeunes femmes cinéastes s’emparent de problématiques sociétales politiques ou économiques d’Afrique actuelles. A travers le cinéma, elles parlent des enjeux de toute l’humanité comme Sophia Alaoui, qui a travers son film «Qu’importe si les bêtes meurent », met le focus sur une communauté rurale au Maroc et parle des dichotomies qu’on met souvent en avant entre les espaces urbains et les espaces ruraux. C’est une problématique partagé ailleurs dans le monde tout comme les effets du réchauffement climatique.
C’est aussi le cas du film « Le choix de Fati » de Fatimah Dadzie, un film ghanéen qui parle de personnes qui choisissent de retourner chez elles après un parcours migratoire. C’est à travers de films comme ça que les réalisatrices africaines proposent leur vision du monde. »
Le Burkina, la Tunisie, l'Egypte... zones de gravité du cinéma africain
Parler du cinéma africain peut sembler vaste vu l’ampleur du continent. Il est à noter que plusieurs pays sont reconnus pour leur dynamisme en matière cinématographique, notamment le Burkina Faso avec son festival bisannuel le Fespaco, festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou, qui met en avant le cinéma de renom ou émergent. D’autres zones de gravité existent notamment la Tunisie, historiquement connue comme un lieu propice aux productions (mais aussi à travers ses Journées cinémaographiques de Carthage). On peut citer aussi l’Egypte, le Sénégal, l’Afrique du sud ou encore le Nigéria avec Nollywood, grande puissance mondiale de l’industrie du cinéma.
Chaque jour de la semaine, en 3 minutes, 3 questions sont posées à un invité choisi dans l'actualité. Zoom sur des thématiques à l'échelle locale et les événements à venir.
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