Alors qu’elle vient de réélire Véronique Margron à sa présidence pour un second mandat, la Corref a rendu publiques une série de décisions prises lors de son assemblée générale à Lourdes. Publié sous le titre "Responsables pour l’avenir", ce communiqué engage les religieux et religieuses de France à mettre en œuvre des recommandations énoncées dans le rapport Sauvé sur les abus sexuels dans l’Église.
Ce vendredi 19 novembre s’achève l’assemblée générale de la Corref. Une assemblée marquée par la publication le 5 octobre dernier du rapport de la Ciase. Gouvernance, indemnisation des victimes, groupes de travail... Elle vient de rendre publique une série de décisions prises à partir des recommandations du rapport Sauvé, régulièrement cité dans le communiqué de presse. Le président de la Ciase, Jean-Marc Sauvé, était d’ailleurs présent à Lourdes.
La Corref n’oublie pas de mentionner le cas des religieuses africaines, mis en lumière notamment dans le documentaire "Religieuses abusées, l'autre scandale de l'Église", qui avait eu un immense retentissement après sa diffusion en 2019. "On retrouve en Afrique les mêmes facteurs qui ont participé de ces crimes : silence obligé, déplacement des prêtres, peur du scandale", énonce le communiqué de la Corref.
La Corref annonce la mise en place d’une Commission indépendante reconnaissance et réparation (CIRR) dont le président est Antoine Garapon, nommé pour quatre ans. Ce magistrat honoraire était l’un des 22 membres de la Ciase. La mission de la CRR sera "d’accueillir et d’écouter toute personne victime d’un membre d’un institut religieux" et de mettre en place un processus de "médiation individualisée". Est également annoncé, la création d'un "fonds de réparation en faveur des victimes d’abus sexuels de la part de religieux ou de religieuses".
La Corref annonce la mise en place de quatre chantiers sur : les charismes, le discernement vocationnel, la gouvernance et le suivi des auteurs d’abus. Le groupe de travail chargé d’étudier les charismes va devoir "reprendre une théologie du charisme au regard des abus et des dévoiements" et de "questionner le statut d’un fondateur ou d’une fondatrice".
Identifié par la Ciase comme un moment de vulnérabilité, la période du discernement pour ceux qui désirent entrer dans la vie religieuse fera l’objet d’un chantier spécifique. Dans la mission de ce groupe de travail il est question de "favoriser l’esprit critique" ainsi que les "rencontres entre novices et religieux/ses en formation de traditions religieuses différentes".
Les témoignages des victimes seront conservés dans un centre d’archives créé par la CRR. "Que le don fait par les victimes de leur douloureuse parole puisse ainsi participer du "plus jamais" est aussi une forme de justice réparatrice."
Non plus victimes mais "témoins". La Corref adresse en conclusion un message de remerciement à ceux et celles qu’elle n’appelle pas (plus ?) "victimes" mais "témoins". "Que ces témoins, qui portent en leur chair la marque vive de la douleur, soient encore remerciés. Nous leur devons, comme aussi aux sœurs et frères de nos communautés, de mettre en œuvre avec efficacité et rigueur nos décisions. Ils seront nos vigies."
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