Marseille
Le pape François l'a confirmé il y a une semaine, il se rendra bien à Marseille le 23 septembre 2023. Le cardinal Jean-Marc Aveline a su développer de solides arguments pour le convaincre.
Le pape François l’a confirmé dimanche 5 janvier dans l'avion de retour de son voyage en RDC et au Soudan du Sud, il se rendra bien à Marseille le samedi 23 septembre prochain. Une nouvelle accueillie favorablement le maire de la ville, Benoît Payan : "Le pape a un message d’humanité très fort, il tient particulièrement à la Méditerranée, il tient particulièrement à ce qu’on soit attentif aux plus fragiles. Et comme nous il a envie de tendre la main à ceux qui n’ont pas grand-chose ou ceux qui n’ont rien et je suis très fier de ça !"
La dernière visite d’un pape à Marseille remonterait à 500 ans. Les Marseillais qui se réjouissent d’accueillir le pape espèrent toutefois qu’ils pourront le voir. Le chef de l’Église catholique a fait savoir qu’il ne s’agirait pas d’une visite en France, c’est la Méditerranée qu’il vient voir. La raison de sa visite, ce sont les Rencontres méditerranéennes, une semaine d’échanges entre les évêques des cinq rives de la Méditerranée. Ce voyage se situe donc dans la "théologie de la Méditerranée", qu’il esquissait en 2019 lors d’un colloque à Naples, une théologie de l’accueil et du dialogue dans un territoire complexe, métissé, berceau des trois grands monothéismes.
Lampedusa, Lesbos, Rabat, Jérusalem, Tirana… Le pontificat du pape François a été marqué par un grand nombre d'étapes en Méditerranée. Cette visite du pape à Marseille, cela fait donc quelques années que l’on en parle. Déjà en 2021, l’archevêque de la ville, Mgr Jean-Marc Aveline, qui n’était pas encore cardinal, en parlait au micro de Radio Vatican. Il venait de discuter pendant une heure avec le souverain pontife, un entretien au cours duquel ils ont abordé la question d’une visite dans la cité phocéenne. "On a discuté sur le sens que pourrait avoir une étape à Marseille dans son long pèlerinage méditerranéen."
Marseille, c’est une façon de s’adresser à l’Europe depuis l’une des périphéries de l’Europe
Trois grands arguments qui ont convaincu le pape. D'abord "le fait que cette ville est peut-être l’une des dernières villes cosmopolites du pourtour méditerranéen", remarque Jean-Marc Aveline. "Autrefois, Alexandrie l’était, Istanbul l’était, Beyrouth l’était, mais aujourd’hui ces villes-là sont beaucoup plus unifiées culturellement. Je lui ai décrit ce laboratoire impressionnant de présence musulmane, juive, arménienne, comorienne, sans compter les Libanais, les Chaldéens, etc." Mgr Aveline n'a pas manqué de décrire les fortes disparités économiques de la ville.
L'archevêque de Marseille a aussi rappelé au souverain pontife l'importance de la ville dans l'histoire de la mission. Au XIXe siècle, les prêtres envoyés en mission partaient du port de Marseille et faisaient halte juste avant à la basilique Notre-Dame de la Garde.
Un argument, en particulier, a suscité l’intérêt du pape. Mgr Aveline a présenté la ville de Marseille comme l'une des "périphéries de l'Europe". "Marseille, c’est une façon d’être en Europe et de s’adresser à l’Europe depuis l’une des périphéries de l’Europe, nous dit Mgr Aveline, Marseille, que l’histoire a souvent décrite comme porte de l’Orient, et qui est souvent aujourd'hui pratiquée par des personnes migrantes ou réfugiées comme porte de l’Occident peut aussi constituer un lieu d’où le pape peut s’adresser à l’Europe depuis l’une de ses périphéries." "J'ai senti que toutes ces idées-là, surtout cette dernière, avaient de l'écho chez lui."
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