Après la mort de Benoît XVI, que va faire le pape François ? Les spéculations vont bon train : va-t-il renoncer à son tour ou profiter du champ libre que lui laisse le défunt pape émérite pour guider les catholiques à sa façon ?
Il y a une semaine, devant près de 50.000 personnes réunies sur la place Saint-Pierre, au Vatican, François a présidé les funérailles de son prédécesseur. Depuis, les suppositions vont bon train sur les intentions de son successeur. Va-t-il renoncer ou profiter du champ libre que lui laisse le défunt pape émérite ? Va-t-il au moins attendre la fin du synode sur la synodalité prévue en octobre 2023 pour aller au bout des réformes de gouvernance qu'il a engagées ?
À 86 ans, le pape François va-t-il renoncer à son tour ou mener ses réformes jusqu’au bout ? Les rumeurs de démission du pape François sont persistantes. Certes le pape François est fatigué et se déplace en fauteuil roulant… "Je ne pense pas que François renonce justement pour ne pas recréer une situation de pape émérite qui est somme toute inconfortable, confie l’historien Jean-Baptiste Noé, rédacteur en chef de la revue Conflits. Je le vois plutôt aller au bout parce que malgré tout, tout le monde est d’accord pour dire que cette situation de pape émérite c’est pas vraiment optimal dans le fonctionnement de l’Église parce qu’on se retrouve avec deux autorités morales." La présence de Benoît XVI au Vatican durant près de dix années a en effet été l'objet de nombreuses spéculations.
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La mort de Benoît XVI ouvre un nouveau chapitre dans le pontificat de François. Elle lui laisse le champ libre pour mener à bien ses projets. "On rentre dans un pontificat qui est plus normal, au sens où c’est ce que l’on a toujours connu", analyse l’auteur du livre "Le déclin d’un monde - Géopolitique des conflits et des rivalités en 2023" (éd. L’Artilleur). À 86 ans, le pape argentin se prépare pour son voyage qui sera sans doute éprouvant en République démocratique du Congo (RDC) puis au Soudan du Sud, prévu fin janvier. En août, il a rendez-vous à Lisbonne pour les Journées mondiales de la jeunesse.
Et puis au mois d’octobre, le synode sur l’avenir de l’Église entrera dans sa dernière phase. C’est l’une des grandes réformes voulues par François, dont l’un des leitmotivs est la décentralisation. "C’est le fil rouge de tout son pontificat", confirme Jean-Baptiste Noé. Avec toutefois un aspect "paradoxal". L’historien rappelle que "sur bien des aspects", François "a pris plus de pouvoir que son prédécesseur". Par exemple, "il a fait par exemple beaucoup plus de motu proprio que l’ensemble de ses prédécesseurs". Le synode sur la synodalité représente un chantier important qui n’est pas sans risque. "Le risque de ce synode c’est celui des fractures au sein de l’Église, observe Jean-Baptiste Noé. Le climat en effet est tendu entre le Vatican et l'Église d'Allemagne. "Et ça c’est quelque chose qui préoccupe beaucoup le pape."
Quelle que soit la décision de François, qu’il parte ou qu’il reste sur le Siège de Pierre, en 2023 il aura imprimé sa marque sur le Sacré Collège. Cette année, en effet, onze cardinaux électeurs devraient atteindre l’âge de 80 ans : ils vont donc perdre leur droit de participer à un conclave. Le passage de 125 à 114 cardinaux électeurs devrait ouvrir la voie à un consistoire pour renouveler le Sacré Collège. La majorité des cardinaux électeurs auront été nommés par le pape François.
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