L’Europe veut trouver sa place dans la résolution du conflit en Ukraine

Plusieurs chefs de gouvernement européens se réunissent pour faire face à l'"accélération" de l'administration américaine sur le dossier ukrainien. Si les initiatives américaines ont l’avantage d'accélérer la sortie de la guerre en Ukraine encore faut-il voir à quelles conditions la sortie de la guerre peut être actée". Ils veulent définir une réponse commune pour renforcer la sécurité du Vieux continent.

Ecartés par les Etats-Unis

Cette réunion intervient quelques jours après l'appel du président américain Donald Trump à son homologue russe Vladimir Poutine. Ils ont pris la décision de négocier directement sur l'Ukraine lors d'un prochain sommet en Arabie saoudite, excluant de fait l’Ukraine et ses alliés européens.

Au lendemain d'une conférence sur la Sécurité à Munich, les Européens sont sidérés du discours hostile du vice-président américain J.D. Vance à l'encontre de ses alliés.

La réunion à Paris est présentée comme informelle. Elle réunira autour d’Emmanuel Macron, les chefs de gouvernement de l'Allemagne, du Royaume-Uni, de l'Italie, de la Pologne, de l'Espagne, des Pays-Bas et du Danemark, ainsi que le président du Conseil européen, la présidente de la Commission européenne et le secrétaire général de l'Otan.

Cette rencontre intervient à un moment particulièrement délicat dans la relation transatlantique. Les initiatives de Donald Trump inquiètent les Européens. Ils craignent d'être exclus d'un processus sur un dossier les concernant au premier chef et insistent sur "les besoins de souveraineté et de sécurité de l'Ukraine comme de l'Europe".

Débats enlisés

L'Ukraine va entrer le 24 février dans la quatrième année de la guerre déclenchée par l'invasion à grande échelle par la Russie. Son président, Volodymyr Zelensky, a exhorté ses alliés européens à éviter un accord forgé par les Américains "dans le dos" de Kiev et de l'Europe.

Selon la présidence française, l'Europe doit maintenant "tirer les conséquences" de tous les débats initiés depuis plusieurs années sur la souveraineté européenne. Pour le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, la situation " appelle de notre part un vrai réveil, et même un bond en avant, pour prendre notre place dans la sécurité du continent européen".

Jean-Noël Barrot a indiqué que des discussions étaient en cours sur le déploiement de troupes, notamment françaises, britanniques, et polonaises, "trois grandes armées" européennes, pour garantir un futur cessez-le-feu et une "paix durable" en Ukraine.