Le Collège des Bernardins a lancé, lundi, l’IHEFR, l’Institut des hautes études de finance religieuse.
L’IHEFR a pour objectif de former les responsables ecclésiaux à intégrer la doctrine sociale de l’Église dans la gestion de leurs investissements.
Selon Jean-Baptiste de Franssu, président de la banque du Vatican et président du conseil du Collège des Bernardins, il est essentiel de former des chrétiens à la finance éthique, car ils ont un rôle à jouer dans la transformation économique et sociale de la société. Il explique pourquoi il a lancé cette formation : "On dit souvent que la doctrine sociale de l'Église, donc les enseignements sociaux de l'Église, font partie des secrets les mieux gardés de l'Église, et je crois que c'est une réalité très concrète dans le monde économique et financier."
On dit souvent que la doctrine sociale de l'Église, donc les enseignements sociaux de l'Église, font partie des secrets les mieux gardés de l'Église, et je crois que c'est une réalité très concrète dans le monde économique et financier.
Le président de la banque du Vatican souligne qu’il est nécessaire de rappeler quels sont les enseignements et les principes à mettre en place dans nos activités quotidiennes, économiques et financières. Il met en avant le fait que les marchés financiers deviennent de plus en plus complexes, en raison de la globalisation, et nécessitent par conséquent un professionnalisme accru dans la gestion de portefeuille, ainsi qu’une éthique qui n'était pas toujours présente.
L’IHEFR va également créer un séminaire de recherche sur la finance religieuse dans le monde, en collaboration avec les principales religions, afin d’identifier des domaines de coopération pour accroître l’impact d’une finance éthique sur le bien commun. L’un des principes fondateurs de cette initiative est que "l’argent devrait être subordonné à la charité", explique le Père Olric de Gelis, directeur du Pôle de Recherche du Collège des Bernardins. La finance religieuse est un domaine encore peu étudié. Elle représente environ 10 000 milliards d’euros dans le monde, dont 4 000 milliards pour les musulmans et 1 800 milliards pour les chrétiens.
Ce que propose Jean-Baptiste de Franssu, c'est un dialogue entre différentes parties prenantes : communautés religieuses, intervenants, investisseurs et épargnants.
Laurence Laplane, spécialiste de l’investissement à impact social et environnemental, souligne que ce qui est important, c'est de comprendre qu'il n'y a pas de finance chrétienne en soi, mais plutôt des comportements et des réflexions autour de l'usage que l'on peut faire de la finance. "Ce que propose Jean-Baptiste de Franssu, c'est un dialogue entre différentes parties prenantes : communautés religieuses, intervenants, investisseurs et épargnants." La spécialiste cite Benoît XVI et son encyclique Caritas in veritate, dans laquelle le pape interpelle : "si le développement économique, social et politique veut être humain, il doit prendre en considération le principe du don et de la gratuité comme expression de fraternité."
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