C'est ce mercredi 2 avril que l'Assemblée nationale examine une proposition de loi signée par 256 députés (dont un Ardéchois et une Drômoise) sur la lutte contre les déserts médicaux. La profession est elle vent debout contre ce texte.
C'est l'aboutissement d'un travail de trois ans. L'Assemblée nationale examine en séance à partir de ce mercredi 2 avril la proposition de loi de lutte contre les déserts médicaux. Parmi les 256 signataires (sur 577 députés) de ce texte transpartisan, il y a le député socialiste ardéchois Hervé Saulignac et la députée écologiste drômoise Marie Pochon. Remaniée depuis sa création, composée de quatre articles, la proposition de loi ne passe pas auprès des professionnels, surtout son premier article qui régule l'installation des médecins généralistes.
"La régulation, c'est considérer qu'il y a des territoires suffisamment dotés et des territoires qui ne sont pas suffisamment dotés [de médecins, NDLR.], détaille Hervé Saulignac. Dans le premier cas, "c'est l'Agence régionale de santé qui autorise un médecin à s'installer, à la suite du départ d'un autre médecin". Dans le second cas, le médecin pose sa plaque là où il le souhaite.
Ce premier article sur la régulation a été supprimé mercredi 26 mars lors de l'examen du texte en commission des Affaires sociales, à l'issue d'un vote très serré. Même s'il a été rejeté, les initiateurs du texte comptent tout de même le réintroduire lors de l'examen du texte dans l'hémicycle.
Marie Pochon, députée drômoise, insiste, dans un communiqué : "Alors que de plus en plus de personnes renoncent à se faire soigner, faute de rendez-vous rapides et engorgeant de fait les services d'urgence, j'appelle l'ensemble de mes collègues députés à voter en responsabilité ce texte en y réintégrant la régulation de l'installation des médecins".
De leur côté, les médecins estiment que le problème ne provient pas du lieu d'implantation des médecins, mais de leur nombre insuffisant. Ce que conteste le député ardéchois Saulignac : "Il n'y a pas moins de médecins en France que dans la quasi-totalité du reste de l'Europe, donc on a incontestablement un problème de répartition sur le territoire, plus qu'un problème de nombre de médecins".
L'examen de la proposition de loi débute ce mercredi 2 avril. Hervé Saulignac semble confiant : "Je n'ai jamais eu autant d'espoir de voir cette proposition de loi aboutir. Le ministre de la Santé a été particulièrement attentif au travail que l'on a mené depuis plusieurs années. Il y a 256 signataires de cette proposition de loi. Dans ces conditions-là, je ne vois pas comment elle pourrait ne pas être adoptée... Sauf si on se fait piéger par le temps : il faut avoir achevé l'examen du texte avant vendredi à minuit."
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