15.000 pèlerins étaient rassemblés à Lourdes pour le 149e Pèlerinage national de l'Assomption, qui s'achève ce mardi 16 août. Retrouvez quelques-uns des principaux textes prononcés lors des différentes célébrations.
Après la lecture de l'Évangile de Luc (Lc 1, 39-56), passage au cours duquel on retrouve le célèbre Magnificat, Mgr Jean-Marc Aveline est longuement revenu sur la mission de l'Église d'aujourd'hui. Pour l'archevêque de Marseille, le message de cette fête de l'Assomption se résume par trois mots : "L'empressement, la secousse, le penchant : voilà les trois mots qu'on pourrait retenir aujourd'hui pour célébrer cette fête."
Évoquant l'empressement de Marie à retrouver sa cousine Élisabeth, il a expliqué : "Bernadette elle aussi partait toujours avec empressement pour descendre jusqu'à la grotte... Le message qu'elle y reçut a secoué le cœur des foules et secoue le nôtre encore aujourd'hui... Hier soir, en voyant l'immense foule lors de la procession aux flambeaux, comment ne pas être touché, remué, secoué jusqu'au plus profond de nous-mêmes, par la foi de tout un peuple ?"
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RÉÉCOUTER LA MESSE DE L'ASSOMPTION À LOURDES
Dans son homélie, Mgr Aveline a fait référence à la fameuse lettre de Mgr Jules Saliège. Lettre qui a été lue dans les synagogues de France, en juillet dernier, à l'occasion du 80e anniversaire de la rafle du Vel d'hiv à la demande du grand rabbin de France, Haïm Korsia. Demande que le président de la Conférence des évêques de France a relayée. Mgr Éric de Moulins-Beaufort a proposé que cette lettre soit lue lors des célébrations de l’Assomption.
Appelant à prier pour l'Église de France, l'archevêque de France continua avec ces mots : « Frères et sœurs, il y a 80 ans, en août 1942, la lettre de Mgr Saliège, archevêque de Toulouse, provoqua une secousse salutaire dans l’Église de France qui s’était laissée anesthésier par la propagande nazie relayée par le régime de Vichy. Il fallait réagir, réveiller les consciences, s’indigner "que des enfants, des femmes, des hommes, des pères et des mères soient traités comme un vil troupeau", écrivait Mgr Saliège, "que les membres d’une même famille soient séparés les uns des autres et embarqués pour une destination inconnue". Et il poursuivait : "Les juifs sont des hommes, les juives sont des femmes, tout n’est pas permis contre eux, contre ces hommes, contre ces femmes, contre ces pères et mères de famille, ils font partie du genre humain, ils sont nos frères, comme tant d'autres." »
De même, lors de la traditionnelle prière pour la France, (prononcée le 15 août à 15 heures), le Père Vincent Cabanac, directeur du Pèlerinage national de Lourdes, a évoqué Mgr Jules Saliège. "La proclamation de Notre-Dame de l'Assomption comme patronne principale de la France au sortir de la Première Guerre mondiale laissait penser que la paix pourrait être établie pour longtemps. Malheureusement est advenue la Deuxième Guerre mondiale, au cours de laquelle l'inimaginable, l'ignominie des persécutions et de la Shoah a pris corps dans l'esprit d'homme qui ont perdu tout sentiment humain, toute référence à Dieu, en opposition radicale avec le message du Christ... Devant les mesures acceptées par le régime de Vichy en France, un homme a osé prendre la parole et s'élever... Mgr Jules Saliège était handicapé et souffrait d'une paralysie du bulbe rachidien, cela l'empêchait de parler et de marcher normalement... Il n'avait rien d'un révolutionnaire et d'un contestataire... Mais il se reconnaissait comme inhabitué à l'injustice parce que déjà dans sa chair il éprouvait ce que peut être la souffrance de ceux qui ne peuvent pas tout faire..."
Animé par Samuel Lieven, directeur de la rédaction et Véronique Alzieu, rédactrice en chef à RCF
Archevêque de Marseille depuis 2019, et récemment nommé cardinal, Mgr Jean-Marc Aveline est marqué par la Méditerranée. Venant d’Afrique du Nord avec sa famille, il a vécu près de la Canebière à l’ombre de Notre-Dame-de-la-Garde. Dans ce diocèse cosmopolite, sa vocation s’est éveillée et l’a conduit à suivre des études de théologie jusqu’au doctorat. Enseignant dans l’âme, il a contribué à la formation de nombreux clercs et laïcs. Appelé comme vicaire général, il est devenu évêque auxiliaire de Mgr Georges Pontier avant de lui succéder. Son aisance oratoire est appréciée de ses auditeurs, tant dans son enseignement que dans sa prédication.
RÉÉCOUTER LA TABLE-RONDE
Extrait : "Heureusement, l’aveugle ne se laisse pas museler. Il donne de la voix et crie encore plus fort que toutes les trompettes de Jéricho ! Et Jésus, l’entendant crier, arrête sa marche et le fait appeler. Avez-vous remarqué, chers amis, comme tout change alors ? D’abord, une brèche s’ouvre dans la muraille érigée par les disciples qui, maintenant, s’adressent poliment et respectueusement à Bartimée : « Confiance, lève-toi ; il t’appelle. »
Puis l’aveugle, qui était assis, se dépouille de son manteau et se met à bondir et à courir, « comme s’il voyait l’invisible » ! Et enfin Jésus pose une question à l’envers : en principe, on cherche quelle est la volonté de Dieu et comment on va pouvoir l’accomplir. Là, c’est lui, le Fils de David, qui demande à l’aveugle quelle est sa volonté, se déclarant lui-même disposé à l’accomplir : « que veux-tu que je fasse pour toi ? » Et quand l’aveugle, sans surprise, lui demande de retrouver la vue, Jésus la lui rend sans s’accorder à lui-même l’exclusivité de ce miracle : « Va, ta foi t’a sauvé. » Cette foi qui a su voir ce que la foule ne voyait pas..."
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Extrait : "Devant cette grotte de Massabielle... le Christ, de nouveau, interroge notre cœur : « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? » Oh bien sûr, nous savons, comme les disciples, nous tourner vers lui quand le danger menace nos vies et que nous nous voyons périr. Mais comme eux, nous n’allons pas jusqu’à oser croire que, puisque le Seigneur est avec nous sur la barque, nous n’avons vraiment rien à craindre ! Comme si nous avions facilement oublié le témoignage d’espérance de saint Paul dans sa lettre aux Romains : « Qui pourra nous séparer de l’amour du Christ ? la détresse ? l’angoisse ? la persécution ? la faim ? le dénuement ? le danger ? le glaive ? Mais, en tout cela, nous sommes les grands vainqueurs, grâce à celui qui nous a aimés... Rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur » (Rm 8, 31-39)."
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