Lourdes: comment se décline la fraternité durant le pèlerinage national
A Lourdes, le pèlerinage national a débuté. Comment se décline concrètement la fraternité, le thème choisi cette année par les assomptionnistes pour cette édition ? Illustration avec Madeleine Vatel, sur place.
Pèlerins assisant au pèlerinage national de Lourdes - Jean-Matthieu GAUTIERCIRICComment être vrai devant Dieu alors qu'une partie du monde s'écroule
"Faire renaître un désir universel d’humanité". Le vœu formulé par le pape François dans son encyclique Fratelli Tutti résonne particulièrement ici à Lourdes. La fraternité se vit à travers les prières, les rencontres, le chapelet. Mais pas seulement. Chaque jour après la messe, les pèlerins sont invités à des conférences sur le thème de la fraternité. Des témoins viennent y dire le sens qu’elle prend auprès de leurs proches, à l’hôpital, dans leurs familles ou à l’école.
C’est ainsi que le père Sylvain Gasser a mis en perspective le livre de Job et son expérience personnelle durant la pandémie. Pendant près d’une heure, il a fait le lien entre ce malheur universel et l’histoire biblique. "Job, c’est l’expérience d’un homme qui a fait l’expérience du malheur, comme moi je l’ai expérimenté lorsque le virus m’a touché. D’un coup, j’ai voulu voir comment Job s’en sortait. Je vois ce qu’il est devenu. Dieu le rétablira car il aura parlé en vérité. La question, c’est donc, comment j’essaie d’être vrai devant Dieu alors qu’une partie de ce monde s’est effondré" explique-t-il sur RCF.
Quel rapport entretenir avec la mort
Venu de Toulon, Dominique, pédiatre et diacre, estime que la communauté chrétienne doit se laisser interroger sur son rapport à la mort. "Job se pose beaucoup de questions, y compris la question de la vie et de la mort. Job ne meurt pas, mais sa famille meurt. Les gens ne sont plus habitués à la mort. On ne parle plus de la mort dans les églises. Il ne faut pas oublier que l’humanité a connu des épidémies comme cela, et ce ne sera pas la dernière. C’est un grand malheur qui touche l’humanité. On est habitué à nos malheurs personnels, moins à des malheurs de cette ampleur-là" lance-t-il.
De son côté, Chantal repart avec l’éclairage biblique sur l’espérance, mais aussi beaucoup de questions. "J’ai beaucoup aimé son témoignage. Tout le monde peut réagir. Chacun a son histoire, sa solitude. On est tous unique. Plus on avance, plus les questions se font difficiles" estime-t-elle. Aujourd’hui, les pèlerins continueront d’approfondir le thème avec des conférences sur la fraternité interreligieuse.
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