Cela fait cinq ans jour pour jour que le père Jacques Hamel était assassiné dans son église de Saint Etienne du Rouvray. A 9h, une messe hommage a été célébrée dans l’église par l’archevêque de Rouen, Mgr Dominique Lebrun. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, était présent. Retour sur l’héritage du père Jacques Hamel.
Cinq ans après l’assassinat du père Jacques Hamel, Mgr Dominique Lebrun, l’archevêque du diocèse de Rouen, dont dépend l’église de Saint Etienne du Rouvray, a le sentiment "d’être sur un chemin". "Un chemin qui peut être long, qui est balisé par des événements. […] Pour la famille, la paroisse, le diocèse, pour notre monde, c’est un événement qui marque à tout jamais" explique-t-il sur RCF.
"Nous avons tous été frappés par les mots du père Jacques Hamel au moment où il a déjà reçu des coups de couteaux. Il tombe par terre et essaie de repousser son assaillant comme un homme de 83 ans peut le faire, en disant "va-t’en Satan". Ces mots nous ont tous étonnés. Cinq ans plus tard, ils éclairent sa vie, sa vie de prêtre, et sa prédication. A l’occasion de l’enquête diocésaine du procès en béatification, nous avons recueilli beaucoup de ses prédications, qu’il écrivait, et dans lesquelles il ne cesse de prêcher l’amour que Jésus a pour tous, et qui rend impossible la condamnation de quelqu’un, fusse-t-il son propre assassin" ajoute Mgr Lebrun.
Pour ce dernier, un tel drame pose énormément de questions, y compris celle du mal. "Cela pose des questions pour notre foi chrétienne. Le mot martyr signifie être témoin. Jusqu’où allons-nous dans notre témoignage ? Jusqu’où sommes-nous capables d’aimer ceux qui ne nous aiment pas ? La mort du père Jacques Hamel pose cette question à tout chrétien. D’autres attentats ont suivi, et certains plus récents ont montré qu’il y avait, à travers les réseaux sociaux, un mal structurel, qui se diffuse et qui s’encourage parfois. Il existe" lance l’archevêque de Rouen.
Face à cette montée de la haine et de la violence, l’une des réponses possibles, peut être le dialogue interreligieux. "Pour nous, il s’agit de comprendre que Dieu en Jésus est venu sauver toute l’humanité, et pas quelques-uns à qui il aurait fait une révélation particulière, à qui il aurait donné la foi chrétienne, au détriment des autres. S’il y a dialogue, c’est parce que nous croyons que Dieu aime tous les hommes et veut sauver tous les hommes. Ce qui fait que nous sommes liés, avec tous ceux qui ont été touchés par cet événement. Et symboliquement, il y a des croyants d’autres religions. Ce monde est lié. Précipitons-nous pour vivre ce lien autant que le Seigneur nous en fait la grâce, avec la raison, le pardon. Ce qui passe par la vérité et la justice" estime Mgr Lebrun.
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