Frère Michel Fontaine est entré dans l'Ordre des dominicains à l’âge de 49 ans, après plus de 25 ans d'expériences professionnelles dans les domaines de la santé, du social et du développement. Alors : vocation tardive, ou accomplissement d'un désir de jeunesse ? Il nous partage son itinéraire de vie et de foi.
"J'avais pensé être missionnaire en Afrique, Père Blanc, quand j'avais 17-18 ans, dans les années 1968. Ca allait de pair, pour moi, avec l'envie d'une qualification professionnelle : je voulais soigner" annonce d'emblée Frère Michel Fontaine. Invité en studio pour révéler les secrets de sa vocation tardive, le dominicain nous éloigne tout de suite les clichés : il ne s'agit d'une conversion tardive, mais chemin de foi qui s'écrit dans le temps. "Pour des raisons familiales, je ne voulais pas partir dans de longues études : j'ai choisi les soins infirmiers plutôt que la médecine. Et puis, je voulais être au clair sur ma vie affective et me prouver à moi-même que professionnellement, je pouvais faire quelque chose".
Arrivé dans la quarantaine, la question fondamentale a rejailli
Ainsi, pendant 25 ans, Michel Fontaine a eu une vie bien remplie : coopération de 3 ans en Afrique, thèse de sciences sociales tout en menant une carrière de chef de service infirmier au CHU de Lausanne, en Suisse. "J'ai acheté une maison, j'ai vécu, j'ai aimé, j'ai été reconnu professionnellement. Et puis, arrivé dans la quarantaine, après ma thèse, une question fondamentale a rejailli : celle de la vocation religieuse. Devais-je faire un pas de plus, comme je l'avais envisagé à 17 ans ? ".
Je me sens profondément heureux
C'est finalement vers l'Ordre des dominicains, que Michel Fontaine se tourne. Une famille religieuse qui le touche, dans sa manière de penser la compatibilité entre vie professionnelle et ministère sacerdotal. Devenu religieux, le Frère Michel accomplira différentes missions : infirmier, enseignant, chercheur, membre de la commission d'éthique de la conférence des Evêques suisses, mais aussi chapelain, aumônier, curé de paroisse. "Je crois que, quelle que soit la mission, j'ai toujours été dans le prendre soin. Et puis, la règle de vie de l'Ordre, ces prières quotidiennes, me rattachent au Seigneur, quelle que soit ma mission. Je me sens profondément heureux, aujourd'hui.".
Mon Espérance permanente
Frère Michel Fontaine a été infirmier dans un service de médecine, au moment où l'on mourrait du Sida. Il accompagne en ce moment une personne qui demande le suicide assisté, démarche autorisée dans son canton Suisse. "Je suis très au clair avec les repères fondamentaux de l'anthropologie humaine. Mais le Christ n'a jamais jugé ni abandonné quiconque. C'est mon Espérance permanente : personne n'est abandonné".
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !