Manche
Ils seraient au total 138 prêtres, religieuses et religieux du diocèse du Calvados à avoir été tués entre 1939 et 1945. Un chiffre que l'on doit au père Marie de la paroisse d'Honfleur qui a mené un long travail de recherches. En hommage, une plaque gravée de leurs noms sera inaugurée à la cathédrale de Bayeux samedi 8 juin.
La constitution de la liste du clergé victime de la Seconde Guerre mondiale dans le Calvados a duré plusieurs années. Ce travail d'historien, père Marie l'a mené, avec l'aide de trois paroissiens : Bernadette Crochard, Marie-Paule Villière et Ludovic Prével.
Ce travail de mémoire a mis en lumières des héros. Certaines des victimes étaient engagées dans la résistance, comme l'Abbé Jacques Leclerc, dont l'histoire a particulièrement marqué le père Marie. “Jacques Leclerc, est un tout jeune prêtre puisqu'il est ordonné en 1941. Son seul et unique poste est celui vicaire à Dives-sur-mer où il s'engage dans la résistance et cache des aviateurs dans son clocher. Pour cela, il est exécuté par la Gestapo en 1944. Son corps n’est retrouvé dans un charnier du Jonquet qu'en 1946."
Ce sont les communautés de religieuses qui ont été le plus touchées. 99 sœurs ont péri au total dont 21 chez les Bénédictines de Lisieux. Le 7 juin, les alliés bombardent la ville : “Les sœurs survivantes se retrouve au petit matin, complètement abasourdies par ce qui s'est passé. Voyant que quelques-unes des sœurs survivantes ont leur livre d'office, la sœur cérémoniaire rappelle leur mission sur terre", raconte le père Marie.
Le 7 juin au matin, au milieu des ruines de leur monastère, au milieu des cadavres de leurs sœurs, elles ont chanté l'office des laudes
Samedi 8 juin 2024, une plaque avec les 138 noms gravés dessus sera inaugurée et bénie dans la cathédrale de Bayeux, au cours d’une cérémonie réunissant les diocésains et plus de 500 scouts. C'est l'aboutissement des années de recherche menée par le Père Marie. Il se dit très touché de la réaction que son travail produit, “on a pu contacter pas mal de familles de ces victimes et on a vu combien c'était important pour ces familles de pouvoir enfin faire leur deuil." Un deuil qui était difficile, sans lieu pour se recueillir. Pour le père Marie, “cette plaque de la cathédrale de Bayeux, nous donne un lieu mémoriel. Les familles, mais aussi les diocésains pourront se souvenir et faire mémoire".
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