Les propos de Bruno Le Maire continuent de faire réagir les collectivités locales. En début de semaine, le ministre démissionnaire de l’économie les avait blâmées pour le nouveau dérapage financier de l’Etat.
Une sortie remarquée. Le 3 septembre, le ministre démissionnaire de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire s'est attiré les foudres des collectivités locales. En cause, un courrier adressé aux sénateurs et aux députés et consulté par FranceInfo, dans lequel il estime que "l'augmentation extrêmement rapide des dépenses des collectivités territoriales (...) pourrait à elle seule dégrader les comptes 2024 de 16 milliards d'euros". Un avis qui a rapidement fait réagir les collectivités locales. Dans un communiqué, l'association des départements de France a estimé que cette mise en cause des collectivités était "infondée".
Interrogé par RCF Bordeaux, le président PS du conseil départemental de Gironde Jean-Luc Gleyze a de son côté dénoncé l'étouffement des politiques locales par le gouvernement : "nous ne pouvons plus lever l'impôt, par contre on nous impose des dépenses qui viennent de décisions nationales [...], on ne nous accorde pas les moyens en face, donc évidemment, nos dépenses augmentent et nos recettes baissent".
Nous ne pouvons plus lever l'impôt, par contre on nous impose des dépenses qui viennent de décisions nationales
Même état d'esprit chez Stéphane Villain, vice-président divers droite du conseil départemental de Charente-Maritime, qui a trouvé la position de Bruno Le Maire "inadmissible". Pour le maire de Châtelaillon-Plage, commune limitrophe de La Rochelle, le problème réside dans le manque de moyens des collectivités locales : "ce qu'il faut qu'on dise absolument à Bruno Le Maire, c'est qu'il faut une rentrée qui soit pérenne, pas la roulette russe avec les droits de mutation".
Les droits de mutation à titre onéreux, ou DMTO, sont en effet les seules rentrées financières perçues par les départements et elles sont variables. Ce terme désigne une taxe, prélevée lors de la vente ou de l'achat d'un bien immobilier. Des revenus qui fluctuent donc en fonction du marché et qui ne suffisent pas pour Stéphane Villain à assurer les besoins des collectivités locales.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !