C’est le plus grand spectacle gratuit à ciel ouvert de l’été. Un ciel parfaitement noir, constellé d’étoile, zébré de fugaces traînées brillantes. Ce week-end du 9 au 11 août sera marqué par la 34e édition des Nuits des étoiles. Un phénomène devenu incontournable chaque année, que nous devons à la rencontre entre la Terre et la constellation de Persée. Explications.
Les plus chanceux pourront voir jusqu’à cent étoiles filantes par heure. Cette année, l’Association française d’astronomie a choisi d’organiser les Nuits des étoiles du 9 au 11 août. “La date n’est pas choisie par hasard”, explique l’astronome Eric Bouchez. Il est président du club d’astronomie Jupiter du Roannais, président du Planétarium roannais et également membre de la Société française d’astronomie. “C’est le moment où nous sommes au maximum de l’essaim des Perséides”.
Les Perséides sont les stars du mois d’août. Les étoiles filantes qui zèbrent notre ciel aoûtien viennent de la constellation de Persée. Il faut d’abord rappeler que l'appellation “étoile filante” est un abus de langage. “Les étoiles filantes n’ont rien à voir avec les étoiles, mais sont des débris cométaires”, complète Eric Bouchez. Dans notre cas, les Perséides sont des souvenirs de la comète Swift-Tuttle, découverte au XIXe siècle et qui passe régulièrement près de la Terre. Sa dernière visite date de 1992.
“Cette comète Swift-Tuttle a laissé derrière elle de nombreux débris, parfois des petits cailloux”, explique notre astronome. “Ce nuage de débris cométaires voyage dans le système solaire et chaque année la Terre, en tournant autour du soleil, rencontre ce nuage de poussière aux alentours du 11 août. Ces débris plongent alors dans l'atmosphère, s’échauffent à cause de leur vitesse et provoquent ces magnifiques météores qu’on appelle les étoiles filantes.”
Outre les étoiles filantes, ce mois d’août offre un magnifique rendez-vous avec d’autres stars du ciel : les planètes. Contrairement, au début de l’été, Saturne, Jupiter et Mars sont visibles au milieu du firmament. “La planète Saturne se lève dans notre ciel, plein Est, vers 22h ou 23h”, expose Eric Bouchez. “Ensuite, il faut attendre 2h du matin pour voir Mars se lever à l’Est également et il s’agit d’un point très rouge, facilement identifiable”, poursuit-il. Enfin, “on peut retrouver Jupiter qui va devenir le point le plus brillant plein Est, facilement repérable” conclut-il.
Nous avons perdu le contact avec la nuit alors qu’elle représente la moitié de notre vie
Il s’agit d’en profiter, car les planètes ne sont pas toujours visibles sur notre ciel. Pour rappel, le mot planète vient du grèc, “planêtês" et signifie “errant” ou “vagabond”. “Les Grecs avaient remarqué que les étoiles sont toujours à la même place dans le ciel, sauf quelques points qui se déplacent et ils ont désigné ces derniers sous le nom « d’astres errants », l’origine du mot planète” détaille Eric Bouchez.
Ce mois d’août est donc le meilleur moment pour tenter de découvrir ou redécouvrir notre ciel étoilé. C’est l’un des combats d’Eric Bouchez, qui anime des ateliers toute l’année, notamment avec son planétarium gonflable ambulant. Pour en profiter en plein air, il s'agit simplement de fuir la pollution lumineuse qui limite notre contact avec le ciel. “Nous avons perdu le contact avec la nuit alors qu’elle représente la moitié de notre vie” regrette l’astronome, qui s’évertue de redonner vie ce spectacle nocturne.
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