Du 1er au 31 octobre 2024 a lieu la 31e édition d'Octobre rose. Pendant tout le mois, des actions sont menées dans toute la France pour alerter et sensibiliser quant au cancer du sein. L'occasion de s'entretenir avec Jean-Marie Piot, président de la Ligue contre le cancer en Charente-Maritime. Il alerte sur les difficultés à se faire dépister dans le département.
Octobre Rose, qui fête sa 31e édition, est peu à peu devenu un événement aussi incontournable que familier. Malgré tout, le dépistage du cancer du sein reste trop peu répandu, alors qu'il représente la première cause de décès par cancer chez la femme : en 2023, la campagne de dépistage du cancer du sein pour les femmes entre 50 et 74 ans avait rencontré un succès mitigé. 48,2% des personnes concernées avait participé, contre 44,2% en 2022.
En Charente-Maritime, ces chiffres sont mêmes plus faibles. Jean-Marie Piot, directeur du département de Biotechnologies à l'Université de La Rochelle et président de la Ligue contre le cancer dans le département, évoque un taux de dépistage "nettement en-dessous de 50%" à La Rochelle et de "37-38%" à Saint-Jean-d'Angély lors de la campagne de dépistage de 2023. Un constat confirmé par l'Agence Régionale de Santé, qui souligne " une sous-participation au dépistage dans l’est de la Charente-Maritime et dans les grandes villes de l’ouest comme La Rochelle et Rochefort". Et Jean-Marie Piot d'évoquer une "barrière" en Charente-Maritime : "l'accès à la mammographie".
Pour tenter d'y remédier, l'hôpital de Saint-Jean-d'Angély s'est doté d'un nouveau mammographe, qui sera inauguré ce mardi 15 octobre. La Ligue contre le cancer a participé financièrement, "entre 20 000 et 30 000 euros" indique Jean-Marie Piot, qui appelle à "un coup d'accélérateur sur ces équipements". Mais pour autant, le président de la Ligue ne semble pas croire qu'un simple achat de matériel sera suffisant.
Un mammographe, c'est bien, mais il faut aussi des personnes pour lire les radios.
Pour Jean-Marie Piot, la raison majeure" des délais d'accès à la mammographie, c'est le "manque de radiologues dans notre département". Il évoque ainsi une diminution du personnel médical qualifié, ce qui entraîne "une surcharge de travail" pour les radiologues restants et des délais pouvant atteindre un an. "Il va falloir que ce problème soit résolu", insiste le président de la Ligue : "un mammographe, c'est bien, mais il faut aussi des personnes pour lire les radios". "C'est une chaîne de santé à revoir, mais c'est urgent de le faire", conclut Jean-Marie Piot.
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