En début de semaine, la Fondation pour le Logement des Défavorisés (ex Fondation Abbé Pierre) a publié son rapport annuel sur l’état du mal-logement en France. Entre manque de logements sociaux et précarité énergétique : tous les indicateurs sont au rouge selon le collectif “Pour que personne ne dorme à la rue” Loire.
“On a des appels très réguliers de personnes qui sont en grande détresse”, avoue Pierre Rachet, du collectif “Pour que personne ne dorme à la rue” qui vient en aide aux sans-abris. Alors quand le rapport de la Fondation pour le Logement des Défavorisés évoque 350 000 personnes à la rue ou en hébergement en France, il n’est “pas surpris”. En 2012, elles étaient 143 000 : le nombre de sans-abris a plus que doublé en dix ans. Pour Pierre Rachet, “on paie vraiment le résultat d’une politique anti-pauvre”, une position appuyée dans le rapport qui énumère seulement deux mesures prises pour le logement au cours de l’année. Aussi, l’absence d’un ministre du logement pendant sept mois n’a pas arrangé les choses.
Autre point noir souligné par le rapport : le manque de logements sociaux. En quarante ans, le nombre de demandes a été multiplié par quatre, pour atteindre 2,8 millions de dossiers. Mais avec seulement 84 000 nouveaux logements financés, la Fondation regrette que “le logement social, qui reste le levier le plus stable pour assurer la relance sans alimenter la spéculation, continue à être délaissé.”
Dans la Loire, le collectif “Pour que personne ne dorme à la rue” alerte depuis longtemps sur cette situation. Dans un mélange de colère et de peine, Pierre Rachet évoque un exemple auquel il a été confronté récemment : “une maman avec un bébé prématuré qui, quand elle sort de la maternité se retrouve à la rue [...] en plein hiver”. Grâce à la solidarité citoyenne, cette jeune mère a pu être hébergée “mais que fait l’Etat pendant ce temps-là ? Malheureusement rien”, conclut-il. L’an dernier, 735 personnes sont mortes dans la rue.
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