Le choix était vaste cette semaine pour cette chronique, entre le dernier blockbuster des studios Marvel, X-MEN, et des documentaires intimes comme Etre vivant et le savoir, du singulier Alain Cavalier.
Oui ! D’abord parce que ce film a fait l’unanimité, à la fois du public, de la critique et du Jury qui lui a remis le prestigieux trophée. C’est une première pour le cinéma coréen, et qui est largement mérité ! Le film nous raconte l’histoire de deux familles, issues de deux milieux sociaux opposés, dont le destin va se trouver inexorablement lié.
Les Ki-Taek sont pauvres, tous au chômage, et vivent entassés dans un entre-sol d’un quartier miséreux de la ville. Tandis que les Park sont au contraire l’archétype de la nouvelle et riche société coréenne, à la fois capitaliste et mondialisée. Et leur première rencontre va se faire par l’intermédiaire du fils Ki-Taek qui est embauché pour donner des cours d’anglais à la fille ainée des Park.
Le réalisateur a expressément demandé de ne pas raconter le film au-delà de la bande-annonce. Et il nous le demande -je cite - "comme une offrande faite à l’équipe du film et aux spectateurs". C’est un peu ce qu’on essaie de faire chaque semaine à cette antenne : c’est-à-dire vous donner envie de voir un film sans en dire trop !
Que le film est époustouflant de maitrise, à la fois dans son esthétique et dans son rythme. Il nous surprend sans cesse en passant de la comédie sociale, au drame intime ou au thriller angoissant. Que le réalisateur cite Clouzot et Chabrol comme ses premières sources d’inspiration. Et on retrouve effectivement une ambiance proche de ces cinéastes. Sauf qu’il n’y a pas ici de dimension morale, mais juste un enchainement de faits au sein de cette cohabitation forcée. Et c’est l’absence d’empathie de part et d’autre qui génère de manière quasi fatale, une cascade de violences. Bong Joon-Ho parle d’"une tragédie sans méchants" et nous met ici face à une réalité à la fois glaçante et en même temps très réaliste.
Peut-être dans la salle de cinéma ! Dans les réactions et les débats que peut provoquer le film. Et dans la prise de conscience de l’inhumanité et même de la monstruosité qu’une société cloisonnée peut engendrer !
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