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Pass sanitaire: "une fracture sociale se dessine" estime Gérard Mermet

Pass sanitaire: "une fracture sociale se dessine" estime Gérard Mermet

Un article rédigé par Florence Gault - RCF,  -  Modifié le 17 juillet 2023
L'invité de la rédaction Gérard Mermet : le pass sanitaire

Le pass sanitaire élargi sera mis en place à compter de la semaine prochaine. Il sera obligatoire pour se rendre au cinéma, au restaurant ou encore au café. Non sans créer de nombreux débats…

Station de métro en temps de covid-19. ©unsplash Station de métro en temps de covid-19. ©unsplash

Une fracture morale en France

L’élargissement du pass sanitaire est-il le signe d’un changement de mode de vie ? A compter de la semaine prochaine, il deviendra obligatoire pour se rendre au cinéma, au restaurant ou au café. Pour rappel, ce pass sanitaire est envoyé à toute personne, une quinzaine de jours après avoir reçu ses deux injections de vaccin. "Je crains qu’une fracture se dessine. Si elle se dessine, c’est par la faute de ceux qui ne veulent pas se faire vacciner. Leurs arguments sont irrecevables, car irrationnels. Aucun d’entre eux ne peut être retenu, du moins scientifiquement. Ils prennent le risque de mettre en danger la vie d’autrui. Et autrui leur en voudra" explique Gérard Mermet, sociologue, spécialisé dans l’analyse des modes de vie et du changement social.

Avec le vaccin contre le Covid-19, deux camps semblent se constituer actuellement. La difficulté de se parler et de se comprendre est de plus en plus grande. "C’est surtout une fracture morale dans la mesure où il est démontré que ne pas se faire vacciner c’est mettre en danger la vie des autres. Cela a été dit et répété, la pédagogie a été faite. Je crois qu’il est normal maintenant de passer à une phase un peu plus autoritaire. Je crois donc que cette fracture va se dessiner sur le plan moral. Elle existe aussi sur le plan culturel. Un certain nombre de Français sont anti-système, et manifestent leur mécontentement de cette manière-là" ajoute-t-il.

Ne stigmatiser personne

S’agissant de l’obligation vaccinale pour les soignants, là encore, il y a un risque de stigmatiser des personnes qui depuis plus d’un an sont en première ligne pour tenter de combattre la pandémie de Covid-19. "Il y a eu une première phase au cours de laquelle les soignants ont été héroïques. Maintenant on hésiterait à applaudir ceux qui sont opposés à la vaccination. Il ne faut stigmatiser personne. Il faut essayer d’embarquer la société dans cette riposte à l’épidémie. Mais chacun sait que la seule riposte efficace c’est la vaccination" lance le sociologue, qui concède que cela pose la question de la liberté au niveau de sa santé.

Dans ce contexte, difficile, selon Gérard Mermet, de trouver des pistes pour tenter de rétablir un dialogue apaisé. "Les responsables politiques au pouvoir ont fait pas mal de choses. Le discours d’Emmanuel Macron était orienté dans ce sens-là. Ne pas stigmatiser mais en même temps faire preuve d’autorité quand la situation le justifie. Tous les arguments rationnels ont été exposés longuement. La pédagogie a été faite. Aller plus loin dans la pédagogie, c’est demander aux proches de ces personnes-là de continuer d’expliquer. Je ne vois pas beaucoup d’autres solutions pour réduire cette fracture" conclut-il.

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Émission L'invité de la rédaction © RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
L'invité de la rédaction

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