Les températures sont largement passées sous la barre des 0 degrés cette semaine. Plusieurs préfectures ont donc activé le plan “Grand froid” hier. Le ministre délégué au logement a annoncé 120 millions d’euros supplémentaires pour l’hébergement d’urgence tandis que les associations se mobilisent pour ne pas abandonner les plus démunies dans la rue.
La baisse brutale des températures, poussée par le phénomène météo nommée "Moscou-Paris" a fait passer la plupart de la France en vigilance jaune pour grand froid. Plusieurs préfectures ont décidé d’activer le plan “Grand froid".
“Il est déclenché lors d'un épisode de froid qui se caractérise par sa persistance, son intensité et l’étendue géographique concernée” développe Marc Vanesson, directeur des programmes de la Croix-Rouge française. “Cela débloque des moyens supplémentaires pour lutter contre les risques d’hypothermie, d’engelure et tous les risques liés au froid” ajoute-t-il.
L'important est d’avoir une approche localisée, d'où le rôle clé des préfectures et des associations
“À Toulon, nous avons un accueil de nuit d’une dizaine de places qui s’ouvre dès que le préfet le déclenche” explique par exemple Hubert Laurent, le directeur des délégations, de la solidarité et du secourisme à Ordre de Malte France. Les associations renforcent toutes leurs actions afin de venir en aide aux plus démunis. “Avec la vague de froid, à Paris, nous sommes passés de quatre soirs de maraude par semaine habituellement à des maraudes tous les jours avec doublement de nos véhicules” affirme Hubert Laurent.
La Croix-Rouge assure de son côté disposer de 246 équipes de maraudes et de samu-sociaux mobilisable selon les besoins. “L'important est d’avoir une approche localisée, d'où le rôle clé des préfectures et des associations de terrain” indique Marc Vanesson. “Les associations de terrain connaissent déjà les personnes à la rue, or, il faut un travail régulier pour créer un lien et apprivoiser ces personnes afin d’ensuite les convaincre de se tourner vers des solutions comme l’accueil de jour et des hébergements” complète-t-il.
Nous avons besoin de moyens supplémentaires pour mieux répondre au 115
Un sursaut de mobilisation qui n’empêche pas les acteurs de la solidarité d’être dépassés par cette vague de froid. À l’automne dernier, l’Unicef révélait que près de 3 000 enfants étaient à la rue en France. “Les demandes d’hébergement d’urgence sont nettement supérieures à nos capacités d’accueil” s’émeut le directeur des programmes de la Croix-Rouge française. “En temps normal, nous avons 8 000 appels au 115 qui sonnent dans le vide chaque jour” chiffre-t-il.
En période normale, les dispositifs d’hébergement d’urgence sont déjà fortement saturés. “Nous avons besoin de moyens supplémentaires pour mieux répondre au 115” lance donc Marc Vanesson. Appel entendu, sur la forme au moins, par le ministre délégué au Logement, Patrice Vergriete. Il a annoncé, mardi 8 janvier, des crédits supplémentaires de 120 millions d'euros pour "renforcer le système d'hébergement d'urgence”. L'enveloppe servira à répondre aux besoins urgents, notamment pour accueillir des femmes et des enfants à la rue.
Manuel Domergue, directeur des études à la fondation Abbé Pierre salue sur X (ancien Twitter), “une bonne nouvelle” mais regrette le “double discours” du gouvernement. Il accuse ce dernier d'appliquer “la politique au thermomètre”, c'est-à-dire d’annoncer des mesures d’urgence au moment où la vague de froid frappe la France. Une réponse à l’émotion dénuée de cohérence de fond.
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