Après les catholiques, les protestants entrent à leur tour dans la campagne présidentielle, mais la Fédération protestante de France (FPF) se refuse à donner une consigne de vote. Les protestants se voient plutôt comme des "vigies de la République". Pour eux, l'éducation et la jeunesse doivent être une priorité.
Après les catholiques, les protestants entrent à leur tour dans la campagne présidentielle. La Fédération protestante de France (FPF) vient de publier une "adresse" pour interpeller les candidats et nourrir le "débat citoyen". Mais ils se refusent à donner une consigne de vote : les protestants se voient plutôt comme des "vigies de la République".
L’Europe et la justice sociale, l'écologie et la justice climatique, l’égalité hommes-femmes… Dans leur "adresse", les protestants interpellent les candidats sur une dizaine de thèmes. L’objectif est "d’alimenter la discussion", explique François Clavairoly, président de la FPF. Et de "faire en sorte que les candidats qui recevront cette adresse puissent savoir qu’ils sont attendus". La FPF entend également "faire savoir" qu’elle attend les "propositions" des candidats.
La FPF dénonce le bilan d’Emmanuel Macron, notamment sur la question de la pauvreté : elle déplore que "la fraternité ait été la promesse la plus délaissée de notre devise républicaine". Les protestants ne cachent pas non plus leur inquiétude au sujet de la loi contre le "séparatisme". Le contrat d’engagement républicain qu’elle contient est vu comme un acte de défiance pour les "associations qui assurent l’exercice d’un culte". Les protestants regrettent que la laïcité ne soit plus une "garantie de la liberté de l’exercice public du culte", mais une "valeur malléable" au service des "préférences" du gouvernement.
D'ailleurs c'est aussi la place de la religion dans notre société qui inquiète la FPF. "Il y a danger parce que La République est laïque mais la société française ne l’est pas, il faut que ces religions, quelle qu’elles soient, puissent s’exprimer librement dans la société", confie son président.
Le pasteur François Clavairoly observe d’un côté "des discours de haine, comme celui que développe Éric Zemmour et qui séduit une partie des citoyens très identitaires, y compris d’ailleurs les chrétiens". D’un autre côté, ce sont des "discours faussement laïcs qui prônent une sorte de neutralisation religieuse de la société".
Autre thématique à laquelle sont sensibles les protestants : le sort de la jeunesse, fortement perturbée par l’épidémie de Covid. "Chacun sait, s’il a des enfants, combien les choses sont fragiles", rappelle François Clavairoly. "Notre système éducatif mérite un meilleur traitement, déclare le président de la FPF, ça paraît tellement commun de le dire ! Mais lorsque nous écoutons vraiment les spécialistes sur cette question, au lieu d’imaginer qu’il faut supprimer des postes ou qu’il faut rationaliser les systèmes, la préoccupation de l’éducation reste une priorité pour une nation comme la nôtre."
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