Alpes-Maritimes
Depuis le 29 janvier et jusqu’au 4 février, l’Établissement Français du Sang (EFS) organise la troisième édition de la semaine de sensibilisation aux groupes sanguins rares. L’occasion de comprendre les enjeux de ces donneurs si particuliers. En France, il y aurait près de 700 000 personnes qui appartiennent à l’nu des 250 groupes sanguins rares.
"Et toi ? Tu es A+ ? O- ? AB+ ?". Cette question, trop peu fréquente, doit pourtant nous alimenter à l’heure où l’EFS comptait, fin décembre, une réserve de 78 000 poches, un niveau historiquement critique. Pourtant, ces lettres et rhésus sont en réalité plus nombreux. "La diversité des groupes sanguins est bien plus large", explique l’Établissement Français du Sang sur son site internet.
“On décrit aujourd’hui près de 390 marqueurs de groupes sanguins à la surface des globules rouges. Presque 200 peuvent être considérés comme rares”, confirme le professeur et hématologue Jacques Chiaroni. “Ces étiquettes sont présentes chez tout le monde. Mais certaines personnes n’en possèdent pas et ça constitue donc un sang rare”.
“On peut être O+, O-, A+, A- et être un sang rare”, affirme le directeur de l’Établissement Français du Sang pour la région Provence Alpes Côtes d’Azur et la Corse. Au-delà des lettres connues par tous, une personne peut présenter d’autres caractéristiques qui feraient d’elle un sang rare. “Le groupe sanguin Bombay par exemple est un sang rare. C’est une personne sur un million”, assure-t-il.
Comment savoir pour autant que vous êtes un sang rare ? Les caractéristiques sanguines sont, par définition, définies par vos ancêtres. Ainsi, “en France, pays riche de sa diversité, si vous avez des ancestralités d’Afrique subsaharienne, des Caraïbes ou de l’Océan indien, vous avez peut être un groupe sanguin rare”, fait savoir l’EFS. Il existe donc une géographie des groupes sanguins rares. “Il y a des sangs qui peuvent être rares dans certaines populations et un petit peu plus fréquents dans d’autres”, souligne Jacques Chiaroni. “En Afrique, il y a beaucoup plus de groupes sanguins que les autres”, prend comme exemple le spécialiste.
Si le brassage des populations, lié à la mondialisation, a mélangé les sangs au fil des siècles, la comptabilité des donneurs et receveurs est pour autant toujours déterminante. “Quand on tombe sur un groupe sanguin rare, il faudra trouver la poche compatible. La sécurité transfusionnelle repose sur la comptabilité des groupes sanguins”. Cette sécurité doit être respectée, auquel cas, a minima, la transfusion ne sera pas efficace, au pire, elle peut tuer le patient. “Lorsque l’on tombe sur un patient qui possède ce sang rare, il faut absolument avoir une poche d’un groupe sanguin compatible”, indique Jacques Chiaroni qui justifie ainsi “la semaine de sensibilisation de groupes sanguins rares”.
Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour
Hauts-de-France
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !