Marseille
La question de l’au-delà a toujours hanté et hante encore l’humanité. Depuis les années 1970 sont apparus des témoignages de personnes ayant vécu des expériences de mort imminente. D’autres encore rapportent un “vécu subjectif de contact avec un défunt” avec l'impression d’avoir senti la présence d’un proche défunt…
Des témoignages et des expériences qui questionnent sur la conscience, l’âme et la vie après la mort.
Entretien avec le Père Jean-François Meuriot, Directeur de Institut de sciences et théologie des religions (ISTR) à Marseille et membre de l’Observatoire des nouvelles croyances à la Conférence des évêques de France.
Face au déclin du christianisme et à l’avènement de la société de consommation, “la mort comme ouverture sur le néant s’est peu à peu imposée en Occident mais la question de l’au-delà revient aujourd’hui à la faveur de personnes qui rapportent avoir vécu des expériences de mort imminente, soit lors d’un accident, d’un arrêt cardiaque, d’une anesthésie”, explique le Père Jean-François Meuriot.
Ces expériences de mort imminente ont été révélées et popularisées par Raymond Moody, médecin américain et auteur du livre “la vie après la vie” qui retrace le récit de ceux qu’on appelle “les expérienceurs”. Difficile d’avoir des chiffres précis sur cette question. Un se détache pourtant, ils seraient 4% de la population mondiale à avoir vécu une expérience de mort provisoire. Un chiffre qui pourrait s’expliquer en raison des progrès techniques de réanimation.
Quels que soient les endroits du monde et les cultures, ces expériences présentent des traits similaires. La personne a l’impression de sortir de son propre corps. Elle va traverser un tunnel. Elle est attirée par une lumière qu’on peut qualifier de “surnaturel”, précise Jean-François Meuriot.
Beaucoup décrivent aussi une disparition du temps, une vision panoramique de l'environnement à 360 degrés, l’impression d’être omniscient et de sentir un halo d’amour et de douceur…
Certains voient défiler leur vie et doivent faire le choix de rester ou de retourner sur la terre. Lorsque le retour est choisi, la réincorporation dans le corps se fait et apporte un changement radical pour la vie future de ces “expérienceurs”. Ils n’ont plus peur de la mort, ressentent une forme de mission de vie et accordent une place plus importante à l’Amour.
Près de 15% d’entre eux disent avoir fait une expérience négative, avec “l’impression d’évoluer dans un néant angoissant avec des sentiments de peur et de terreur”.
En parallèle des EMI, des témoignages rapportent aussi un rebond de conscience et un regain d’énergie au seuil de la mort, “qui peut s’accompagner d’une brusque diminution des symptômes de la maladie (...) et cette récupération momentanée, spontanée est d’autant plus frappante quand elle se produit chez des personnes dont les fonctions cognitives ou motrices étaient dégradées depuis des années”, explique Jean-françois Meuriot.
Le christianisme ne parle pas ou très peu de ces EMI. Un regret pour le Père Meuriot, “en tant que chrétien il ne faudrait pas rater cette rencontre et ce dialogue avec ceux qui vivent ces expériences de mort imminente (...) il y a un travail théologique à faire”.
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