Alors que le projet de réforme des retraites sera débattu dès ce lundi à l’Assemblée, le député de l’Essonne et chef de Debout la France était l'invité de la matinale. Opposé au texte du gouvernement, il explique le danger que représenterait selon lui son adoption.
Le candidat à la dernière présidentielle réfute l'idée, martelée par la majorité, qu'une réforme des retraites s'impose. Pour lui, les précédentes réformes sont déjà très dures, notamment la loi Touraine, entrée en vigueur en 2020, et qui prévoit l'allongement progressif de la durée de cotisation pour atteindre 43 annuités. "62 ans, 42 puis 43 années, c'est extrêmement difficile" souligne-t-il.
Nicolas Dupont-Aignan qualifie d'"inutile" le projet du gouvernement, arguant qu'à ce jour, le système est en excédent : "Il y aura à terme, dans dix ans, un petit déficit éventuel de 10 milliards", a-t-il déclaré ; alors que le rapport publié par le Conseil d'Orientation des retraites en septembre dernier prévoit un déficit quel que soit le scénario retenu. "Aujourd'hui on a un gaspillage qui s'élève à plus de 50 milliards, donc si on veut vraiment faire des économies, on peut les faire sans faire peser sur nos retraités et futurs retraités la misère. Car on est en train, avec cette réforme, de plonger des millions de futurs retraités dans la misère" s'inquiète-t-il.
Concernant la promesse d'une pension minimum à 1200 euros, l'ancien maire de Yerres (Essonne) considère qu'il s'agit du "susucre pour calmer le chien", ajoutant que "ce n'est pas 1200 euros, mais 85% du SMIC, c'est-à-dire, en brut, moins de 1200. Deuxièmement, ce n'est pas parce qu'il y a cette mesure promise depuis 2003 par tous les gouvernements qu'il faut faire baisser les retraites de tous ceux qui sont au-dessus".
Un susucre pour calmer le chien
Nicolas Dupont-Aignan s'est également exprimé sur le travail des seniors, la priorité, "un gros problème de société", déplorant que, "à 55 ans, vous êtes trop vieux dans les entreprises". Au sujet de l'index seniors proposé par la première ministre et censé décrire, pour chaque entreprise de plus de 300 salariés, les mesures prises pour favoriser l'emploi des seniors, il la compare à un simple "thermomètre" en rien contraignant et par là-même inefficace.
Le député de l'Essonne propose plutôt de traiter les problèmes à la racine si l'on veut s'épargner "des réformes des retraites tous les cinq ans". Pêle-mêle, il a avancé la nécessité de mettre en place une "politique de relocalisation, de baisse des charges sur nos PME, c'est-à-dire une politique qui ne favorise pas les grands groupes mais les PME qui créent de l'emploi. Et là, votre système de retraites est assuré pour cent ans".
Le président de Debout la France a enfin regretté que les retraites vampirisent le débat au détriment des autres sujets, nombreux : "On ne parle plus de l'école qui n'apprend plus à lire, on ne parle pas des problèmes de sécurité, ni des problèmes d'environnement". "On est un peu comme le taureau devant le chiffon rouge, on court à ne parler que de cette réforme". L'arène est ouverte.
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