JavaScript is required

Réglementation des DPE : le vrai casse-tête ?

Un article rédigé par Laura Pierrez et Melchior Gormand - RCF, le 14 janvier 2025 - Modifié le 14 janvier 2025
Je pense donc j'agisRéglementation des DPE : le vrai casse-tête ?

Parmi les outils déployés pour inciter à la rénovation énergétique des bâtiments, le fameux Diagnostic de Performance Énergétique (DPE). Un dispositif visant l’amélioration des performances des logements et qui permettent d’augmenter la qualité de vie des locataires. Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, dans le cadre de la loi Climat & Résilience, les logements classés G au DPE sont interdits à la location en France. Quels sont les enjeux et les conséquences de cette réglementation ? Une émission Je pense donc J'agis présentée par Melchior Gormand.

DPE © Magali Cohen / Hans LucasDPE © Magali Cohen / Hans Lucas

Le DPE est un outil nécessaire et obligatoire à la lutte contre le réchauffement climatique, mais il peut représenter un vrai casse-tête pour les propriétaires et les professionnels de l’immobilier. Depuis que la loi Climat & Résilience a été promulguée en 2021, les critères sont plus sévères, incitant les propriétaires à envisager des travaux de rénovation. 

L'évolution du DPE

Il faut remonter en 2006 pour retrouver les premières traces des Diagnostics de Performance Energétique. À l'époque, le DPE prenait en compte les consommations énergétiques avant d'évoluer en août 2021 avec un nouveau calcul. "Le calcul a été complètement réformé par la méthode 3 CL. Tous les anciens DPE ne sont plus d’actualité aujourd’hui", souligne Loïc Cantin, le président de la FNAIM - Fédération Nationale de l’Immobilier. En clair, la nouvelle méthode permet une évaluation précise de la performance énergétique d'un bien immobilier

"Il faut engager la rénovation énergétique", rappelle-t-il. Dans cet objectif d'engagement et d’action, la loi Climat & Résilience promulguée en août 2021 vise à lutter contre les logements dits "indécents". Ce sont des appartements ou des maisons souvent insalubres ou mal isolés qui sont considérés comme des "passoires thermiques".

Cette loi est donc un moyen de faire face à l'impératif du réchauffement climatique, en améliorant les conditions de vie des locataires. Une loi qui dès le 1ᵉʳ janvier 2025 interdit la mise en location des logements classés G et met en place des sanctions à l’égard de leurs propriétaires, si les locataires s'emparent du sujet. "Les propriétaires prennent enfin conscience des enjeux et de leurs obligations mais il est vrai qu’il aura fallu du temps. Lorsque l’on descend dans les territoires, on comprend qu’il faut le temps que ça infuse. Ils ont compris qu’ils étaient acteurs de la rénovation", souligne Sylvain Grataloup, président de l'UNPI - Union Nationale des Propriétaires Immobiliers.

Loi climat & résilience : réalisable ou trop exigeante ?

Pour les propriétaires et les professionnels de l’immobilier, cette réglementation "ne tient pas compte de la réalité", déplore Sylvain Grataloup. Financièrement, il devient impossible pour beaucoup de propriétaires d’envisager des travaux de rénovation énergétique. "Le vrai casse-tête n’est pas le DPE, mais c'est la loi Climat & Résilience. Il faut revoir la méthode ! Le gouvernement a préféré la sanction plutôt que l’incitation et la pédagogie, et c’est là tout le problème", regrette Loïc Cantin. "Tout a été mal réfléchi. La loi exige des choses que la collectivité ne peut permettre. Le gouvernement n’a pas mesuré les conséquences des objectifs à atteindre", complète Sylvain Grataloup.

Le risque ? Une augmentation de la crise du logement. Les propriétaires, d'après les professionnels, ne sont, pour la plupart pas en mesure d’encaisser ces rénovations. "Parfois, il y a des travaux énergétiques qui coûtent encore plus cher que le bien lui-même", explique le président de l'UNPI. Conséquences ? "Les propriétaires n’ont pas d'autres choix que de vendre, ou de donner congé aux locataires, créant des logements vacants", interpelle Sylvain Grataloup. "On a voulu forcer, avancer vers un objectif qui est sain, que nous partageons, mais il y a des modalités qui doivent tenir compte de la réalité des Français"

© RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Je pense donc j'agis
© RCF
Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

Faire un don
Qui sommes-nous ?

RCF est créée en 1982, à l'initiative de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray, et du Père Emmanuel Payen. Dès l'origine, RCF porte l'ambition de diffuser un message d'espérance et de proposer au plus grand nombre une lecture chrétienne de la société et de l'actualité.

Forte de 600.000 auditeurs chaque jour, RCF compte désormais 64 radios locales et 270 fréquences en France et en Belgique. Ces 64 radios associatives reconnues d'intérêt général vivent essentiellement des dons de leurs auditeurs.

Information, culture, spiritualité, vie quotidienne : RCF propose un programme grand public, généraliste, de proximité.Le réseau RCF compte 300 salariés et 3.000 bénévoles.

RCF
toujours dans
ma poche !
Téléchargez l'app RCF
Google PlayApp Store
logo RCFv2.14.0 (21796db) - ©2024 RCF Radio. Tous droits réservés. Images non libres de droits.