Samedi 7 décembre s'est tenue la cérémonie de réouverture de Notre-Dame. La tempête Darragh n'a pas empêché le bon déroulement des célébrations, toutes reportées à l'intérieur de la cathédrale. Ce fut une soirée absolument exceptionnelle, à la fois une cérémonie républicaine et une grande célébration chrétienne.
Les invités se sont succédé sur le parvis de la cathédrale, accueillis par le Premier ministre démissionnaire, Michel Barnier, puis par le président de la République, Emmanuel Macron.
Comme une résurrection républicaine. Hier soir, l'État et l'Église ont su avancer ensemble pour célébrer Notre-Dame de Paris. Le coup d'envoi de la célébration a été donné par Emmanuel — pas n'importe lequel, mais Emmanuel, le bourdon de la cathédrale. La ville a fait silence pour écouter cet appel à la prière émanant de Notre-Dame de Paris. Un moment solennel qui a précédé l'arrivée de la procession sur le parvis, arrêtée aux portes de la cathédrale.
Notre-Dame, Mère très aimante, ouvre tes portes pour nous aider à chercher l'amour et la vérité, la justice et la paix.
Avant d'entrer, Mgr Ulrich a demandé trois fois la permission à Notre-Dame de le laisser entrer. À chaque demande, il a frappé à la porte de la cathédrale, symbolisant les trois vertus théologales : la foi, l'espérance et la charité. "Notre-Dame, Mère très aimante, ouvre tes portes pour nous aider à chercher l'amour et la vérité, la justice et la paix." À l'intérieur, la maîtrise de la cathédrale chantait ces paroles issues du psaume 121 : "Quelle joie quand on m'a dit : nous irons à la maison du Seigneur. Maintenant notre marche prend fin devant tes portes, Jérusalem."
Le discours d'Emmanuel Macron n’a pas eu lieu sur le parvis, mais à l'intérieur de la cathédrale, en raison des conditions météorologiques. Le Président de la République a ancré son propos dans l’histoire, inscrivant Notre-Dame de Paris au cœur des grands moments de notre pays depuis neuf siècles.
"Les cloches de Notre-Dame sonnent à nouveau, elles qui ont rythmé les heures du jour et de l’histoire. Elles sonnent comme elles ont sonné pour les onze rois qui ont vu s’élever la cathédrale, pour Saint Louis rapportant d’Orient la couronne d’épines, pour Henri IV, pensant les blessures des guerres de religion, pour le vœu de Louis XIII et les victoires de Louis XIV. Pour Napoléon, se sacrant lui-même un matin de décembre 1804. Pour Victor Hugo, déambulant, rêveur, cherchant, les yeux levés, l’ombre de Quasimodo. Pour Claudel, ployé au pied d’un pilier, revenu à l’espérance un soir de décembre 1886. Pour annoncer aux résistants de Paris l’arrivée du général Leclerc et des siens, puis pour célébrer la libération aux côtés du général de Gaulle. Pour les adieux de la France à ses génies, à ses soldats, à ses grands hommes. Oui, elles sonnent, elles qui ont accompagné notre histoire."
Le Président a ensuite rendu hommage à la France et au travail des artisans, citant un à un les métiers qui ont permis la restauration de Notre-Dame de Paris. Enfin, il a invité chacun à puiser dans Notre-Dame la force de chercher l’espérance.
La célébration du Réveil de l'orgue, qui a retrouvé sa voix, a marqué un moment fort. Sous les doigts des quatre titulaires du Grand Orgue, le souffle de l'Esprit-Saint a semblé traverser ses 8 000 tuyaux restaurés. Interpellé par l'archevêque, l'orgue s'est mis à résonner dans la cathédrale.
Éveille-toi, orgue, instrument sacré. Entonne la louange de Dieu, notre Créateur et notre Père.
Ce réveil symbolique de l'orgue de Notre-Dame de Paris a précédé les vêpres solennelles, qui se sont achevées par un Te Deum Laudamus — une manière de rendre grâce pour la résurrection de Notre-Dame.
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