Les agressions sexuelles et abus dans l'Église sont une nouvelle fois à l'ordre du jour de l'assemblée des évêques de France. Réunis à Lourdes jusqu’à vendredi ceux-ci vont devoir décider s'ils adoptent ou non les propositions des neuf groupes de travail créées dans la foulée du rapport Sauvé.
L’assemblée des évêques de printemps se tient à Lourdes du 28 au 31 mars. Lors de la première journée de travail, ils ont pu rencontrer les membres des groupes de travail lancé suite à la publication du rapport Sauvé sur les abus sexuels dans l’Église. Principalement des laïcs qui se sont confiés à Jean-Baptiste Cocagne, notre envoyé spécial.
Les groupes de travail ont été lancés en février 2022. Durant plus d’un an, ils ont permis à ses membres de se rencontrer, de dialoguer et de se mettre d’accord sur des recommandations. Il y a quelques semaines, la synthèse complète de ces différentes préconisations a été envoyée à tous les évêques. Synthèse qui était à l’ordre du jour ce mardi 28 mars, premier jour de l’assemblée des évêques.
Plusieurs membres des groupes de travail - en grande majorité des laïcs – ont fait le déplacement à Lourdes. Françoise, 65 ans, de Limoges, est membre du groupe n°3 sur l’accompagnement des auteurs d’abus. Elle a participé à une table-ronde "où chacun des évêques pouvait venir discuter, échanger sur des questions particulières". Elle raconte que "certains sont restés un long moment, ils nous ont fait part de leur expérience de leur questionnement, du côté parfois éprouvant de leur vécu sur cet accompagnement des prêtres mis en cause". Dans la salle, sur un tableau d’affichage les évêques pouvaient, à coup de gommettes, indiquer avec quelles propositions ils étaient d’accord ou non.
Au sortir de ces échanges avec les évêques, les réactions étaient contrastées. Certains membres des groupes de travail étaient en colère après leur discussion avec certains évêques, d’autres plus enthousiastes. Claude, venu de l’Allier, fait partie du groupe de travail n°8 sur l’analyse des causes des violences sexuelles au sein de l’Église. Il avait un sentiment mitigé, satisfait de l’écoute de certains évêques mais déçus par d’autres. Lui qui se dit "pas du tout pratiquant" et "ayant même une grosse dent contre l’Église catholique", salue toutefois le travail réalisé depuis un an et demi au sein de ces groupes de travail. "C’est juste fabuleux, autant le dire !"
Du côté des évêques, le rendu répond aux attentes initiales de la mission confiée par la Conférence des évêques de France. L’évêque d’Amiens Mgr Gérard Le Stang ne cache pas son "admiration" et "sa gratitude" pour ces laïcs qui ont fourni un travail important. "Les propositions sont intelligentes, elles sont réfléchies. Je ne sais pas si on les acceptera toutes, il y en qui méritent d’être approfondies, il y en a qui sont déjà mises en œuvre." Parmi les préconisations les plus délicates, celles qui concernent le suivi des abuseurs. "Il y n’y a pas de grande, grande nouveauté, résume Mgr Le Stang, c’est plutôt un travail d’approfondissement des instances de vigilance." Les discussions devaient se poursuivre jusqu’à mercredi midi. Le vote sur les mesures aura lieu vendredi en assemblée plénière.
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