Ce vendredi 21 janvier, le pape François a officiellement reconnu saint Irénée docteur de l'Église. Il a même ajouté le titre de docteur de l’unité. Le deuxième évêque de Lyon, entre 177 et 202, est considéré comme le premier grand théologien de l’Occident. Sa pensée d'une étonnante actualité sur la nature créée a des liens étroits avec Laudato Si'.
Saint Irénée de Lyon fait désormais partie des 37 docteurs de l’Église reconnus par le Vatican, avec par exemple François de Sales, Thérèse de Lisieux ou Bernard de Clairvaux. Les docteurs de l’Église sont des baptisés, hommes ou femmes, dont l’Église reconnaît l’autorité exceptionnelle dans le domaine de la théologie. C’est le cardinal Philippe Barbarin, alors archevêque de Lyon, qui, en 2017, avait demandé au pape de proclamer saint Irénée docteur de l’Église. C’est chose faite depuis ce vendredi 21 janvier.
"C’est la reconnaissance de son rayonnement", pour Bernard Meunier, membre de l’équipe Sources chrétiennes, qui édite et traduit des écrits chrétiens des premiers siècles, dont ceux de saint Irénée. Originaire d'Asie mineure, saint Irénée fut le deuxième évêque de Lyon, entre 177 et 202. Il a beaucoup œuvré pour la réconciliation "et pour que les différences dans le culte soient dépassées". Selon Bernard Meunier, "il n’a pas essayé d’uniformiser mais de relativiser les différences, expliquant qu’elles pouvaient avoir leur légitimité et que ça ne mettait pas en péril l’unité de la foi".
Il est considéré comme le premier grand théologien de l’Occident. Saint Irénée s’est notamment illustré par sa dénonciation des mouvements gnostiques. "Toute son œuvre de théologien est un effort pour rappeler l’unité de Dieu et de l’histoire du salut." Il s’est ainsi opposé à la thèse des gnostiques "qui voulaient opposer le Dieu de Jésus Christ, le Dieu sauveur, au Dieu de l’Ancien Testament, qui aurait été inférieur et mal intentionné".
Le pape François a aussi attribué à saint Irénée le titre de docteur de l’unité. De fait, il est "sur tous les plan, tous azimuts, un théologien de l’unité", estime Bernard Meunier. Qu’il s’agisse de l’unité de Dieu, de l’unité de l’être humain ou de l’unité de l’histoire du salut... Dans un décret publié ce dimanche 23 janvier, le pape a indiqué que saint Irénée était "un pont spirituel et théologique entre les chrétiens d'Orient et d'Occident". Son nom, Irénée, "exprime cette paix qui vient du Seigneur et réconcilie et qui rétablit l’unité", écrit le pape.
"Le fait qu’il soit déclaré docteur de l’Église permet de remettre en valeur sa façon de faire de la théologie et ça c’est très éclairant et nourrissant pour nous." Selon la bibliste Marie-Laure Chaieb, interrogée par Jean-Baptiste Cocagne (RCF Lyon), l’unité est chez Irénée une manière de pensée et une méthode de travail. Pour la professeure de théologie à l'Université catholique de Lyon (UCLy) et spécialiste de saint Irénée, il y a dans sa conception de "la nature créée", des liens "absolument étonnants" avec Laudato Si’, et "d’une actualité incroyable". La pensée d’Irénée est pour nous aujourd’hui "une sagesse à acquérir dans la façon de poser les problèmes".
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