Violaine Bault est hydrogéologue au Bureau de Recherche Géologique et Minière. Elle explique tout d’abord au micro de RCF qu’il existe plusieurs formes de sécheresse. "D’abord la sécheresse météorologique avec l’absence de pluie, la sécheresse des sols et enfin la sécheresse hydrologique qui correspond aux cours d’eau et aux nappes phréatiques" explique-t-elle avant de préciser que le niveau des nappes phréatiques est autour de la moyenne, légèrement en-dessous, grâce à un hiver 2017-2018 très fort en eau. Sauf dans certaines régions où les niveaux atteignent les minimas connus, comme en Bourgogne Franche Comté, et en Auvergne Rhône Alpes.
Cette hydrogéologue précise que la nature du sol, la géologie, a un rôle très important dans cette situation. "Vous allez avoir des fluctuations très différentes selon la géologie. Par exemple, dans le Massif Central, ou en Bretagne, on est sur des roches très anciennes, des roches de socle, où quand il pleut les nappes remontent très vite, et quand il ne pleut plus elles descendent très vite. Sur les nappes, la situation n’est pas forcément inquiétante. Comme on a une sécheresse des sols, on a une demande accrue en eau, et cela peut augmenter le déficit en eau, les pompages en nappes" précise...
D’où la nécessité de préserver la ressource en eau, afin de finir l’été avec des niveaux suffisamment hauts pour garantir l’eau potable à tous, et des niveaux suffisamment hauts dans les cours d’eau, qui sont en relation avec les nappes. La sécheresse de l’été, si elle venait à se renouveler chaque année, n’empêcherait pas forcément les nappes de se recharger. Car tout dépend de la pluie en hiver. "Si vous avez des pluies suffisantes pendant l’hiver, les nappes peuvent garantir les demandes en eau" lance-t-elle.
On parle beaucoup du réchauffement climatique actuellement. Le BRGM travaille à ce sujet avec le GIEC sur des scénarios sur les niveaux d’eau. "On sait que les niveaux d’eau dans les nappes risquent de diminuer. Pas forcément car il va moins pleuvoir mais parce qu’il va y avoir des événements plus intenses de pluviométrie. Quand il pleut plus fort, cela favorise le ruissellement et l’eau s’infiltre moins dans les nappes" estime l'hydrogéologue.
Aujourd’hui, "les citoyens sont plus informés, et les agriculteurs mettent en place des solutions pour permettre une meilleure infiltration de l’eau dans les nappes. Il y a les villes qui désimperméabilisent les sols pour nous permettre de préserver notre eau" conclut Violaine Bault.
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