Au Brésil, l'investiture de Lula sème l'espoir et la réconciliation #JeudiPhoto
En partenariat avec CCFD-Terre Solidaire
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Chaque jeudi, Stéphanie Gallet décrypte une photo sélectionnée par le CCFD-Terre solidaire. Direction le village de Ban Muang, dans la province de Nong Khai dans le Nord-Est de la Thaïlande.
C’est une photo format paysage et effectivement, presque au centre de cette photo, on découvre un homme. Il a la peau mate, il porte une casquette blanche et un t-shirt ou chemise rouge à manches longues. On ne voit pas ses jambe car il avance dans ce qui pourrait être un cours d’eau. Il tire derrière lui une barque bleue à fond plat qui dessine comme une demi-diagonale qui irait du centre à l’angle en bas à gauche de la photo. Dans sa main gauche, il tient une petite baguette, peut-être une canne à pêche de fortune.
Non ! Cette photo est déprimante. Notre homme avance dans une sorte de soupe de branchages et de plastique. Tout un tas de déchets fait de vieilles bouteilles, de flacons, etc.
Nous sommes dans le village de Ban Muang, dans la province de Nong Khai dans le Nord-Est de la Thaïlande. Ici s’écoule le fleuve Mékong qui marque la frontière avec le voisin laotien. Ce vieux pêcheur thaïlandais observe avec désarroi ce qu’est devenu le prestigieux Mékong. L’époque d’une nature idyllique et nourricière semble révolue. Le fleuve Mékong — considéré comme une « seconde mère » pour les riverains — abritait la plus grosse réserve de poissons d’eau douce du monde. Aujourd’hui, le fleuve est en péril et de nombreuses espèces de poissons sont menacées d’extinction.
L’idée - ou la fausse bonne idée - pour les gouvernements de cette région, c'était de devenir « la pile de l’Asie du Sud-est ». Le Laos, mais aussi la Chine, ont donc construit des barrages hydroélectriques en amont du fleuve qui perturbent son écosystème. Cette situation affecte bien-sûr les communautés de pêcheurs thaïlandais à l’exemple du vieil homme de la photo. Leur moyens de subsistance sont en train de disparaître. Le nombre de poissons a ainsi baissé de 80 %. Vivre de la pêche est devenu quasiment impossible.
Rien. Face à cette situation, les autorités locales n’ont apporté aucune réponse pour dédommager les communautés, qui sont désormais contraintes de se tourner vers d’autres sources de revenus. Le photographe Tananchai Keawsowattana est allé à la rencontre de ces pécheurs. Loin de se résigner, ils sont bien déterminés avec d’autres amoureux du fleuve à sauver le Mékong.
Avec le soutien de Mekong Butterfly, partenaire du CCFD-Terre solidaire, ils documentent les perturbations de leur écosystème dont ils sont témoins et s’organisent pour obtenir justice face aux impacts environnementaux et sociaux causés par les barrages.
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