Ancien secrétaire d'Etat aux sports, Thierry Braillard a passé 25 ans de sa vie au service de la politique. Cet avocat lyonnais, ancien adjoint de Gérard Collomb, s'est engagé dès sa jeunesse au sein du Parti radical de gauche. Il revient sur les grands moments de sa vie, rythmée depuis l'enfance par le sport.
Le 9 janvier 2016, Thierry Braillard inaugurait en tant que secrétaire d'Etat aux sports le Groupama stadium de Décines, le nouveau stade de l'Olympique Lyonnais, le club de son cœur, où gamin, il avait obtenu sa première licence de footballeur. Cet épisode résume à lui seul la vie de cet avocat lyonnais, où le sport n'est jamais loin.
Né le 24 janvier 1964 à Bron, fils unique d'une famille d'un milieu populaire, Thierry Braillard tombe dans la marmite du sport tout petit, quand les troisièmes mi-temps de l'équipe de rugby de son père ont lieu au bar familial, tenu par ses deux parents dans le quartier Bellecombe, dans le 6e arrondissement de Lyon.
Le destin de Thierry Braillard se joue à l'adolescence : défenseur d'une camarade en conseil de classe pour lui éviter le redoublement, le délégué de classe se fait répérer par le professeur de mathématiques : « Braillard, pour plus tard, n'hésitez pas : avocat ». Dans ces mêmes années, Thierry Braillard se passionne pour le livre « L'avenir en face » de Michel Crépeau. Le président du Mouvement des radicaux de gauche (MRG) et emblématique maire de La Rochelle est alors candidat pour l'élection présidentielle de 1981. Son score modeste - 2,21 % des voix - sera pourtant essentiel à François Mitterrand pour son arrivée à l'Elysée.
La vision de Michel Crépeau convainc Thierry Braillard de prendre sa carte auprès des radicaux de gauches dès sa majorité acquise. Encore en études à Sciences Po Lyon et à Lyon 3 en droit privé, Thierry Braillard passe rapidement de la théorie à la pratique en devenant assistant parlementaire de Dominique Saint-Pierre, député MRG de l'Ain, entre 1986 et 1988. Ce poste d'observation privilégié lui permet de découvrir les arcanes de l'Assemblée nationale et imprime un rêve dans son imaginaire : devenir député.
Il faudra attendre 2012 pour la concrétisation de cet idéal. En 1995, Thierry Braillard fait son entrée au Conseil municipal de Lyon, dans l'opposition, sur les listes de Gérard Collomb. Quand ce dernier gagne la ville en 2001, Thierry Braillard devient son adjoint aux sports.
En parallèle, l'avocat devient conseiller régional en 1997 aux côtés de Jean-Jack Queyranne où il siègera pendant 13 ans. L'aménagement du quartier de la Confluence est un vrai trait d'union entre ces deux mandats locaux, avec l'inauguration du centre commercial et la construction de l'Hôtel de Région, un dossier dont il a la charge au Conseil régional Rhône-Alpes.
En 2012, donc, à la faveur de l'élection de François Hollande, Thierry Braillard se présente aux législatives dans la 1ère circonscription du Rhône, pourtant fléchée pour l'écologiste Philippe Meirieu après la signature d'un accord national entre socialistes et Verts. Dans cette élection qui fera date, Gérard Collomb mettra tout son poids politique dans la balance pour soutenir son adjoint aux sports dans ce duel fratricide à gauche.
En 2014, après un rapport remarqué sur le fair-play financier dans le football rédigé en tant que député, Thierry Braillard est appelé à entrer dans le gouvernement de Manuel Valls en tant que secrétaire d'Etat aux sports. Il reste trois ans à ce poste, dans une période marquée par les attentats de 2015 et de grands événements sportifs : Coupe du monde de football au Brésil en 2014, Euro 2016 de football accueilli en France et Jeux Olympiques de Rio en 2016.
Fin 2015, Thierry Braillard est aussi le secrétaire d'Etat aux sports qui dépose officiellement le dossier de candidature - finalement victorieux - de Paris pour les Jeux Olympiques 2024. Neuf ans plus tard, l'ancien membre du gouvernement a assisté à l'événement en tant que président de la Fondation du sport Français.
Aujourd'hui en retrait de la vie politique depuis les élections municipales de 2020, Thierry Braillard s'est essayé à l'écriture d'un roman de fiction politique « Le dilemme national » (Vérone éditions, 2020) mettant en scène un couple vivant à Saint-Trivier-sur-Moignans, petit village de la Dombes, où lui est maghrébin et elle militante du Rassemblement national.
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