Les éternels baroudeurs du peloton sont enfin récompensés
Cette 17ᵉ étape du Tour tracée au cœur des Hautes-Alpes a tenu toutes ses promesses. Dès le départ, les coureurs du peloton se mettent en tête de faire bouger les lignes et tout commence d'abord par un mouvement de bordure avec la complicité du vent.
Quatre coureurs, dont le jeune et prometteur français, Romain Grégoire, de l'équipe Groupama-FDJ, finissent par sortir du lot. Ces quatre lanceurs de flamme représentant plusieurs équipes qui ne sont pas dangereuses pour les leaders du classement général vont alors profiter de cette situation pour accentuer leur avance et creuser rapidement des écarts avec le peloton.
On est encore bien loin de l'arrivée, mais on constate très vite que ces courageux baroudeurs veulent mettre tout en œuvre pour faire un long bout de chemin en tête de la course. L'allure est une fois encore très rapide puisque nous avoisinons souvent les 50 km/heure sur des routes parsemées de nombreuses grimpettes qui ne sont pas très longues, mais qui ont l'art de casser le rythme et surtout de malmener les organismes déjà bien marqués par près de trois semaines de course depuis le départ de l'épreuve donné de l'autre côté des Alpes.
En tête du peloton, à force d'accélérations répétées, 48 coureurs se détachent pour entamer une poursuite et se rapprocher des quatre échappés qui conjuguent parfaitement leurs efforts sans se préoccuper de ce qui se passe à l'arrière.
Le maillot vert confirme ses qualités
À l'approche du sprint intermédiaire, on attend de voir comment va se comporter le maillot vert Biniam Girmay suite à sa chute en fin d'étape à Nîmes. Le sprint est lancé de loin et bien emmené par ses équipiers jusque dans les derniers mètres, le coureur érythréen fait mouche et coiffe sur la ligne Jasper Philipsen, son principal rival pour la course aux points. Malgré quelques pansements bien visibles sur une jambe, Biniam Girmay n'a rien perdu de sa vélocité et conforte sa position pour garder le maillot vert jusqu'à Nice.
Carapaz, le condor des Andes
L'étape ne fait que commencer et le col du noyer, plat de résistance du jour, pointe déjà le bout de son nez. Un homme que l'on a déjà vu plusieurs fois à son avantage va en profiter pour quitter le groupe des poursuivants et filer à grande vitesse pour faire la jonction avec les échappés au pied du col. Ce n'est pas inconnu puisqu'il s'agit du champion olympique en titre, l'équatorien Richard Carapaz, qui a aussi accroché à son palmarès le Tour d'Italie 2019.
Il virevolte, tel un aigle, en escaladant les lacets de ce col réputé difficile et franchit seul en tête le sommet en s'élançant tête baissée pour avaler les derniers kilomètres de l'étape. La dernière rampe qui conduit à Superdévoluy n'est plus qu'une simple formalité et franchissant en grand vainqueur la ligne d'arrivée, Richard Carapaz peut lever les bras en signe d'allégresse, étant le premier coureur Équatorien de l'histoire à s'imposer sur la "Grande Boucle".
Avec ses victoires d'étapes remportées sur le Tour d'Italie et le Tour d'Espagne, il entre dans le cercle très fermé des coureurs qui se sont démarqué sur les trois grands Tours.
Le podium ne tremble pas
À l'arrière, on ne s'amuse pas non plus et le col du Noyer va être le théâtre d'un nouveau démarrage du
leader de la course, Pogacar, pour
tenter de distancer son second, Vingegaard. Mais le Danois, bien entouré par son équipier Christophe Laporte, revient assez vite dans la roue du maillot jaune et ne la quittera plus jusqu'à la ligne d'arrivée. Dans le même temps, on remarque aussi le coup de force du Belge,
Remco Evenepoel, qui place un puissant démarrage pour aller chercher quelques secondes qui le rapproche un peu plus de la deuxième place au classement général.
Mais ces trois coureurs, nettement au-dessus du lot, ont encore du pain sur la planche dans les dernières étapes au programme pour asseoir définitivement l'ordre du tiercé gagnant sur le podium final de
ce Tour 2024.
18ᵉ étape : Gap > Barcelonnette
Aujourd'hui, encore majoritairement situé dans le département des Hautes-Alpes, c'est un parcours long de 179 km et accidenté qui peut de nouveau sourire aux audacieux qui auront encore un peu de fraîcheur physique et les jambes solides pour se porter à l'avant de la course. Le dénivelé positif cumulé de 3100 mètres sera propice aux grimpeurs et aux coureurs les plus téméraires et résistants, notamment dans la deuxième moitié du parcours.