Depuis le début de la guerre, de nombreux réfugiés ukrainiens se rendent ou passent par la Roumanie pour fuir les bombardements. Certains d'entre eux ont été accueillis par les Soeurs de la Mère de Dieu, à la frontière entre les deux pays.
Les soeurs de la Mère de Dieu ont justement une maison à la frontière entre l’Ukraine et la Roumanie. Dans cette maison, elles avaient pour habitude d’accueillir des retraites ou des camps d’été. C’est désormais un point de chute pour les réfugiés ukrainiens. Un accueil qui a évolué depuis le début de la guerre. Églantine Gabaix-Hialé est chargée de mission à L’Oeuvre d’Orient. Elle s’est rendue sur place, il y a quelques jours.
"Au début de la guerre, des gens avaient anticipé et avaient pu quitter leur ville ou leur village avant qu’ils ne soient touchés par les bombardements. Les Ukrainiens ont attendu des heures et des heures à la frontière. Ils étaient assez fatigués mais avec un objectif de poursuivre leur déplacement et finalement d’avoir un point de chute ensuite" explique-t-elle au micro de RCF.
"Au fur et à mesure, les sœurs ont vu des gens arriver de plus loin, exténués par un voyage de plusieurs jours à l’intérieur de l’Ukraine. Certains ont subi ou vu des bombardements. Ils ont fui en panique, sans avoir le même point de chute ensuite. Ils ont été accueillis plus longtemps. La grande difficulté, c’est que sont des femmes seules et un peu en panique. Il y a des trafics de traite qui se mettent en place. Les femmes sont des proies faciles. On leur propose d’aller en Italie avec un point de chute mais bien souvent c’est un piège. C’est très inquiétant" lance la chargée de mission à l'Oeuvre d'Orient.
Pour poursuivre leur accueil, les sœurs reçoivent une aide alimentaire de la mairie, grâce aux dons des habitants de la commune. L’Oeuvre d’Orient prend en charge les factures de chauffage et d'électricité. Un mois et demi après le début de l’offensive russe en Ukraine, les religieuses de cette congrégation gréco-catholique oeuvrent sans relâche et ne ménagent pas leurs efforts, comme le rappelle Églantine Gabaix-Hialé.
"Les sœurs sont à la fois partagées entre une immense fatigue du fait de cet accueil constant jour et nuit. Des séminaristes sont venus les aider et se relaient. Elles sont un peu frustrées par le fait de ne pas pouvoir parler. Elles ne parlent pas ukrainien. Ils ne parlent pas roumain. C’est une grande frustration pour elles. Mais finalement pour elles c’est un renouvellement de leur mission, de leur charisme, ce pourquoi elles étaient faites" ajoute-t-elle.
Selon le dernier décompte de l’ONU, près de 3,9 millions de personnes ont quitté le pays depuis l’invasion russe.
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