Sécurité en mer et protection de nos approches maritimes dans le contexte des tensions avec la Russie : les dossiers ne manquent pas en cette rentrée pour le vice-amiral d’escadre Jean-François Quérat, le nouveau Préfet maritime de l’Atlantique.
A peine arrivé et déjà de gros dossiers sur son bureau ! Le vice-amiral d’escadre Jean-François Quérat, nouveau Préfet maritime de l’Atlantique, a pris ses fonctions le 1er août, quelques jours seulement avant l’arrivée de la tempête Patricia sur les côtes bretonnes... Et au cœur d’un été marqué par de nombreuses noyades, notamment en Finistère. « Le nombre de noyades, tel que le Centre Régional opérationnel de Surveillance et de Sauvetage (CROSS), l'a rapporté, a été assez important », constate l’amiral Quérat. « Sur l'ensemble de la façade, sur la période du 1er mai au 1er septembre, nous avons identifié 19 décès. Il y a eu presque 3 000 interventions, avec un pic sur le mois d'août. »
Des chiffres qui ne sont pas bons, et sur la Bretagne en particulier. « Cela veut dire que nous devrons en tirer les enseignements. Nous aurons probablement encore à renforcer les mesures de prévention avant les périodes estivales. Il y a eu des imprudences et cela veut dire qu’on doit faire encore de la communication. Quand la météo n'est pas bonne, qu'il y a un drapeau rouge par exemple dans la mature du centre de sauvetage de la SNSM ou des services de sauvetage de la police, on ne va pas se baigner ! On est prudent et on fait preuve de bon sens ! »
Toujours en matière d’action de l’État en mer, le trafic de drogue est un sujet de plus en plus important pour la Marine nationale. « Des prises ont été faites dans la zone Atlantique. Je citerai, en 2022, les 4,2 tonnes de cocaïne qui ont été prises lors d’une opération menée par le porte-hélicoptères amphibie Tonnerre. C’est un exemple parmi d’autres. L’intérêt aussi des opérations globales, c’est d’agir le plus loin possible avant que la drogue arrive chez nous, majoritairement par les ports. Et il y a une vraie mobilisation interministérielle pour agir contre ce fléau, que ce soit évidemment par les conteneurs mais également par une surveillance de l'ensemble des administrations, je pense aux douanes, à la police, et nous le faisons pour la partie maritime en lien avec les différents services de l'action de l'État en mer. »
A Brest, l’autre actualité chaude qui concerne l’amiral Quérat, en tant que commandant de la zone de défense Atlantique Nord, est la guerre en Ukraine et les tensions avec la Russie. La flotte russe est plus étroitement surveillée qu’avant et ses navires systématiquement accompagnés par des bâtiments français lors des transits au large de la Bretagne. « Les bateaux de la Marine qui partent de Brest ou qui viennent aussi de Toulon, sont depuis toujours dans cette zone de l'Atlantique Nord. Les bateaux et les avions agissent en coopération ou dans le cadre de l'OTAN dans la surveillance des l'activité de nos compétiteurs. » Des missions qui ont toujours existé, mais il y a aujourd’hui une accélération depuis le déclenchement de l'agression de la Russie contre l'Ukraine. « La Marine nationale est présente, elle agit et elle ne laisse pas faire », conclut l’amiral Quérat.
Trois questions posées par la rédaction à un acteur local : associations, culture, politiques, tout le monde y passe !
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