Le synode national de l’Eglise protestante unie de France se tenait à Toulon du 8 au 11 mai. Le thème de cette année portait sur : «Mission de l’Église et ministères» , avec trois axes : un esprit missionnaire, un nouveau format de ministère et plus de place pour la formation.
Le cadre était idyllique. Face à la Méditerranée, au Palais du commerce et de la mer du 8 au 10 mai, les 200 participants du synode national de l'EPUdF ont même aperçu la flamme olympique se balader sur un navire. Le samedi 11 mai, ils étaient réunis en Assemblée au temple protestant de Toulon, avec un jardin aux plantes bibliques. Ce bel écrin donnait une saveur toute particulière à ce synode, aboutissement de trois ans de travail sur les nouveaux enjeux de la mission.
Chaque année, l’Église protestante unie de France se réunit en synode national. Il a le rôle de gouvernement national, et vote les orientations de l’Église, à la fois spirituelles, théologiques mais aussi matérielles (finances, organisation). Il rassemble des délégués venus des neuf régions de France, pasteurs et laïcs à égalité, mais aussi d’invités venus d’églises sœurs, comme cette année : l’Église presbytérienne de Corée, la Suisse ou l’Allemagne. Les délégués votent et délibèrent. Il y a aussi des voix consultatives (trésoriers, présidents de conseils régionaux).
Cette année, le thème portait spécialement sur « Mission de l’Église et ministères ». Fruit d’un processus lancé il y a trois ans, cette question tente de répondre à un monde et des pratiques qui changent. Sybille Klumpp, président du Conseil régionale de l’Église protestante unie en Provence-Alpes-Côte d’Azur et Corse, était la modératrice du synode national cette année :
Dans le protestantisme réformé, il y avait une longue tradition de transmission de génération en génération, et on se rend compte que ça ne fonctionne plus forcément comme ça. Par contre, il y a beaucoup de nouvelles personnes de cultures et d’origines différentes, qui s’adressent à nous, des personnes en quête de sens.
La question qui se pose est donc celle de l’accueil de ces nouveaux fidèles, qu’ils viennent de familles non-religieuses ou bien d’autres confessions ou religions dans lesquelles ils ne se reconnaissent plus.
Cela pose des questions sur notre organisation. Ils ne se retrouvent pas forcément dans notre système presbytérien synodal. Même le ministère de pasteur change. Il n’est pas forcément le bon théologien et le bon prédicateur. Il y a aussi beaucoup un rôle d’accompagnement et de formation. (Sybille Klumpp)
Lors de ce synode, il y avait donc trois grands chapitres :
Ce nouveau ministère personnel peut être très différent selon les besoins de l’église locale. Par exemple, une église a un super projet missionnaire, il faut une personne qui sait montrer des projets.
La formation devrait durer deux ans contre cinq pour le ministère de pasteur, et se réaliser en alternance. Sybille Klumpp promet qu’il ne s’agira pas d'un « pasteur au rabais ». Il y aura un réel processus de reconnaissance de ministère.
Ces décisions vont se concrétiser dans les prochains mois. Quant à la réflexion sur la mission et la formation, elle va maintenant redescendre dans les synodes régionaux et dans les paroisses.
L’an prochain, le synode national de l’Église protestante unie de France se tiendra au Lazaret à Sète. Il sera électif. Il s’agira d’élire un nouveau conseil national et son nouveau président ou présidente.
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