Hier au moment de présenter son plan de déconfinement au Sénat, le Premier ministre, Édouard Philippe, s’est dit "prêt à étudier la possibilité que les offices religieux puissent reprendre à partir du 29 mai" au lieu du 2 juin comme initialement annoncé la semaine dernière - mais seulement "si la situation sanitaire ne se dégrade pas au cours des premières semaines de levée du confinement". Si la date du 29 mai est actée, les croyants pourront célébrer, ensemble et dans leurs lieux de culte, la Pentecôte chez les chrétiens, et Chavouot pour les juifs.
La première date envisagée pour la reprise des cultes, le 2 juin, avait suscité de nombreuses réactions de fidèles de différentes religions. Les catholiques se sont particulièrement manifestés.
Le vendredi 24 avril, après s'être réunis en assemblée plénière par vidéoconférence, les évêques ont publié un communiqué disant notamment ceci : "Les évêques de France redisent combien il leur semble essentiel que la vie ecclésiale puisse retrouver son caractère pleinement communautaire au même rythme que la vie scolaire, sociale et économique de notre pays à partir du 11 mai 2020." Ce même jour, une tribune signée par 130 prêtres était publiée dans Le Figaro, "Le 11 mai, laissez-nous servir!" [Article payant].
"Je comprends l’impatience des ministres du culte de toutes les confessions, mais je leur demande instamment d’attendre en conscience pour que nous n’ayons pas à regretter une décision précipitée", a déclaré hier Édouard Philippe. Son annonce a "réjoui" les évêques, annonce le quotidien La Croix.
Hier après l'annonce du Premier ministre, les évêques se sont en effet réunis à nouveau en assemblée plénière par vidéoconférence. Si, cette fois, ils restent discrets sur les conclusions de cette assemblée, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France (CEF), a cependant répondu à nos confrères de La Croix : "Nous attendons qu’on nous donne des critères précis pour construire un plan de déconfinement."
Les évêques se disent "prêts à faire des plans d’église et à les soumettre aux autorités", quitte à "aménager les lieux si besoin" ou "augmenter le nombre de célébrations" pour maintenir la distance entre les fidèles. La tenue de grands rassemblements n'est pas encore à l'ordre du jour.
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