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Vandalisme et profanation : pourquoi les églises parisiennes sont prises pour cible

RCF, le 27 mars 2023 - Modifié le 17 juillet 2023
L'actu chrétienneVandalisme et profanation : pourquoi les églises parisiennes sont prises pour cible

Des portes brûlées, du mobilier liturgique cassé, des statues brisées... Depuis le mois de janvier, les actes de vandalisme et même de profanation semblent se multiplier dans les églises de Paris. Comment enrayer ce cycle de violence ?

L'église Saint-Eustache à Paris a été vandalisée le 2 mars 2023 (Photo : des policiers tentent d'encercler des manifestants s'opposant à la réforme des retraites, le 19/03/2023 ©Karim Daher / Hans Lucas)L'église Saint-Eustache à Paris a été vandalisée le 2 mars 2023 (Photo : des policiers tentent d'encercler des manifestants s'opposant à la réforme des retraites, le 19/03/2023 ©Karim Daher / Hans Lucas)

Depuis le début de l'année, on assiste à une recrudescence d’actes malveillants à l’encontre des églises parisiennes. En janvier, le sanctuaire Notre-Dame de Fatima situé dans le XIXe arrondissement de Paris, a fait l’objet de deux tentatives d’incendie. L’église Saint-Martin-des-Champs dans Xe, a elle aussi été visée. La porte et la façade de l’édifice ont été partiellement brûlées. Fin janvier, c’est l'église Saint-Laurent, dans le même arrondissement, qui a été vandalisée. Puis, le 28 février, l'église Saint-François Xavier. La dernière en date, l'église Saint-Eustache. Des actes que la Mairie de Paris a condamnés. La sécurité des églises parisiennes a même été à l’ordre du jour du Conseil de Paris, le 14 mars dernier. Une réunion est prévue avec le diocèse et les services concernés pour aborder ce problème de sécurité récurrent.

 

La dernière en date, l’église Saint-Eustache à Paris

 

Jeudi 2 mars, "un homme a jeté un extincteur dans l’autel principal de l’église", décrit le Père Yves Trocheris, le curé de l'église Saint-Eustache à Paris, qui précise qu’il y a bien eu "profanation". "Quelques jours avant, un homme avait uriné sur le maître-autel de l’église." Le prêtre se dit sous le choc. "Je ne pensais pas que ça me toucherait autant mais ça m’a énormément touché dans le temps, progressivement, je me suis senti vraiment choqué. J’ai senti également au niveau de l’assemblée combien ça avait marqué les personnes."

 

Une célébration de réparation a été organisée le dimanche qui a suivi. Célébration à laquelle les fidèles sont nombreux. "Nous avons été très nombreuses pour assister culte de réparation.  « La célébration était une célébration grave et solennelle."

 

 

→ À LIRE : Profanation, vandalisme: qu’est-ce qu’une messe de réparation ?

 

 

Une recrudescence des actes antireligieux

 

Les crimes ou délits à caractère raciste, xénophobe ou antireligieux ont augmenté de 5% en 2022 par rapport à 2021, selon les derniers chiffres du ministère de l’Intérieur. En 2021, le Renseignement territorial a recensé 1.659 actes antireligieux dont 857 faits anti-chrétiens, 589 faits antisémites et 213 faits antimusulmans.

 

"Ce n’est pas tant les actes antireligieux de profanation, d’atteinte aux biens ou aux personnes qui se multiplient que les actes de violences en général", selon le Père Gautier Mornas, responsable du département Art sacré à la Conférence des évêques de France (CEF). Il cite par exemple les affrontements à Sainte-Soline, ou devant l’hôtel de ville de Bordeaux.

 

Reste que pour protéger les lieux de culte et face à cette recrudescence d’actes de violences contre les églises, le Père Mornas ne voit qu’une solution : "Une sécurisation dans l’église des personnes, des célébrations, des biens mobiliers et de l’édifice." Autre chantier à mener : un important travail d’éducation...

 

Une méconnaissance de la portée symbolique des lieux de culte

 

Ces actes de dégradation des lieux de cultes sont-ils dus à un manque de connaissances ? "Lorsque je vois des jeunes rentrer dans l’église ils ne savent pas, ils ne décodent pas, les symboles présents dans l’église, assure le Père Yves Trocheris. Ils peuvent manger un hamburger dans l’église, etc." Pour le prêtre parisien, "ce sont des jeunes, qui, pour beaucoup, n’ont pas ces symboles en tête et ne comprennent pas et ne peuvent pas évaluer l’importance symbolique que peuvent avoir les objets dans l’église".

 

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