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Viticulture et changement climatique : quelles solutions pour l’Aude ?

Viticulture et changement climatique : quelles solutions pour l’Aude ?

Un article rédigé par Virginie Bardou - RCF Hérault, le 27 mars 2025 - Modifié le 27 mars 2025
Le 18-19 en Occitanie : Emission SpécialeL'eau, un défi pour la viticulture de demain dans l'Aude

Confrontée à des sécheresses croissantes et à de multiples défis, la viticulture audoise doit se réinventer. En direct du théâtre Na Loba de Pennautier, une soirée-débat RCF a rassemblé experts et professionnels pour envisager des solutions d’avenir.

RCF au cœur de débat sur l'avenir de la viticulture dans l'Aude © Marie JacqminRCF au cœur de débat sur l'avenir de la viticulture dans l'Aude © Marie Jacqmin

Le 24 mars, dans le cadre d’une soirée-débat organisée par les radios chrétiennes de RCF en Occitanie, le magazine régional "Le 18-19 en Occitanie" a pris ses quartiers au théâtre Na Loba de Pennautier pour une émission spéciale en public. Un rendez-vous essentiel pour comprendre les défis majeurs qui bouleversent la viticulture, première filière agricole de l’Aude.

Avec 4 000 exploitations représentant 65 % de l’activité agricole locale, le vignoble audois est une pierre angulaire de l’économie et de l’identité régionale. Mais face à des sécheresses de plus en plus sévères, une pluviométrie erratique et un stress hydrique croissant, les professionnels tirent la sonnette d’alarme. Comment préserver cette filière emblématique ? Quelles solutions mettre en œuvre pour assurer sa pérennité ?

Une situation alarmante, des impacts déjà visibles

Pour comprendre les enjeux et identifier des pistes d’action, RCF a réuni un panel d’experts et de professionnels de la filière. Dès l’ouverture des échanges, le constat est sans appel.

Éric Menassi, maire de Trèbes et président du SMMAR, acteur clé de la gestion de l’eau et des milieux aquatiques, dresse un état des lieux préoccupant.

L’arc méditerranéen fait face à des températures extrêmes et une sécheresse persistante. L’Aude est en pleine transition climatique.

La viticulture, particulièrement sensible aux variations climatiques, subit de plein fouet ces mutations. Matthieu Dubernet, président des laboratoires TERRA MEA et DUBERNET, souligne à quel point la vigne est un indicateur puissant du changement climatique.

En vingt ans, on a gagné 2°C en moyenne. Cela a un impact direct sur la vigne et les sols et bouleverse profondément la qualité et la typicité des vins, rendant leur élaboration plus complexe.

Au-delà de la hausse des températures, les précipitations deviennent plus irrégulières, avec des périodes de sécheresse prolongées qui fragilisent les exploitations. Mathieu Cathala, vigneron engagé dans l’agroécologie et acteur du projet In Vino Fabula à la Cité de Carcassonne, partage un témoignage édifiant.

En trois ans, la production moyenne sur le vignoble audois a chuté de 32 %. Certaines vignes, notamment dans le bassin de Leucate, ne survivent plus aux canicules à répétition.

Quelles solutions pour l’avenir ?

Si le constat est préoccupant, des pistes d’adaptation existent. Mais une chose est sûre : aucune solution unique ne pourra répondre à l’ensemble des défis. Nina Graveline, économiste agricole et spécialiste de l’adaptation climatique à l’INRAE de l’Aude, insiste sur la nécessité d’une approche globale

L’irrigation seule ne suffira pas. Il faut une combinaison de leviers : adaptation des cépages, nouvelles pratiques culturales, meilleure gestion des sols et des ressources en eau.

Le sol, justement, est un élément clé souvent sous-estimé, comme le souligne Matthieu Dubernet : "La vigne dépend d’un écosystème complexe. Préserver la santé des sols, limiter l’évaporation de l’eau et favoriser la biodiversité sont des axes majeurs pour l’avenir de la filière." L’agroécologie apparaît ainsi comme une réponse pertinente face aux bouleversements climatiques.

Un enjeu collectif pour un patrimoine à préserver

Si les défis sont immenses, cette soirée-débat a permis de tracer des perspectives d’action. Tous s’accordent sur l’urgence d’investir dans une viticulture plus durable et adaptable. Éric Menassi conclut : "L’adaptabilité de notre territoire est essentielle. Il ne s’agit pas seulement d’agriculture, mais d’une gestion globale et durable des ressources."

Avec cette émission spéciale ouverte au public, RCF Occitanie met en lumière un enjeu crucial pour l’Aude : l’avenir d’une filière qui ne représente pas seulement un secteur économique, mais aussi un héritage culturel et identitaire. Plus que jamais, la viticulture locale doit innover pour préserver son patrimoine et assurer sa pérennité dans un climat en mutation.
 

1819 en Occitanie Emission Spé © RCF Maguelone Hérault
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Le 18-19 en Occitanie : Emission Spéciale
1819 en Occitanie Emission Spé © RCF Maguelone Hérault
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