Les catholiques, constitués de latins et d’orientaux, ne vivent pas tous le temps du carême de la même façon. Cette semaine dans “carrefour catholique”, rencontre avec les gréco-catholiques ukrainiens et les maronites.
Le père Romain Louge est le délégué de l’archevêque de Marseille aux chrétiens orientaux. Ceux-ci forment des communautés très nombreuses à Marseille parmi lesquelles les gréco-catholiques ukrainiens, avec à leur tête le père Mykola Hrivnak, et les maronites avec monseigneur Pierre-Issam Abi Khalil, procureur patriarcal maronite à Marseille.
Le carême des catholiques latins débute par la célébration du mercredi des cendres, des cendres constituées par les rameaux de l’année précédente qui ont été brûlés. Une façon “de signifier que ce temps de carême est un temps de retour à l’essentiel”, précise le père Romain avant de poursuivre, “souviens-toi que tu es poussière, rappelle-toi que l’essentiel de ta vie ne se trouve pas dans cette réalité terrestre, qu’elle se trouve dans le ciel”.
Si le carême pour les latins est considéré comme un temps de pénitence; chez les orientaux, il n’y a pas de célébration des cendres et il revêt davantage une dimension festive et joyeuse. Chez les gréco-catholiques ukrainiens et chez les maronites, le carême débute le lundi qui précède le mercredi des cendres et une large place est faite au jeûne et à la prière. Ce sont souvent les lundis, mercredis et vendredis de carême que les fidèles s’abstiennent de viande et de produits d’origine animale. “C’est le retour au temps d’Adam et Eve, un temps d’avant péché, un temps de salut”, explique monseigneur Pierre-Issam Abi Khalil.
La liturgie maronite du carême commence par “les noces de Cana”. Ainsi “le carême commence par une fête et se termine par une fête, précise Pierre-Issam Abi Khalil, afin de marquer cette spiritualité qui ne veut pas que le carême soit un moment triste, un moment de douleur, au contraire, ce qu’il faut bien avoir en tête c’est qu’on fait ce cheminement du carême avec le Christ déjà ressuscité. Il ne faut jamais oublier que quand on vit Pâques, Pâques est déjà là, même s’il y a des épreuves, des douleurs, des blessures, on vit avec le ressuscité. Même en plein milieu de la semaine sainte, il faut annoncer dans son coeur que le Christ est ressuscité”, conclut-il.
Chez les gréco-catholiques ukrainiens, le carême est un temps particulier où le jeûne et la prière prennent une place plus importante qu'à l'accoutumée. “On essaie de ne pas gaspiller ce temps de carême, on lit davantage les saintes écritures et on limite la consommation de plats délicieux et s’abstient des petites ou grandes dépendances qui nous asservissent”, explique le père Mykola.
Quelles réflexions spirituelles inspirent le carême aux latins, maronites et gréco-catholiques ukrainiens? Tous s'accordent sur un retour à Dieu avec différentes nuances en lien avec les réalités vécues personnellement. Le père Romain appelle ainsi à “se rappeler que nos contingences humaines ne doivent pas s’opposer à la vie spirituelle”. Le père Mykola “appelle les fidèles à utiliser le temps de carême comme une arme spirituelle contre le mal qui se passe en Ukraine, et qui vient du diable” et demande “à Dieu de mettre fin à la guerre”. Il confie avoir été touché par les dix conseils donnés par le pape François pour ce carême 2023 et particulièrement celui qui invite à rechercher le silence et ne pas s’habituer au mal afin “de ne pas être indifférent à ce qui se passe autour de nous”.
Enfin, pour Pierre-Issam Abi Khalil, le carême est un temps pour recevoir, donner et se donner soi-même. Il ajoute, “on n’est pas chrétien que durant le carême, c’est quelque chose qui doit nous accompagner durant toute notre vie.”
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