Y aura t-il vraiment un débat sur la fin de vie ?

La fin de vie, au cœur de l'actualité

Le 9 décembre 2022, 150 Français choisis au hasard et dans un souci de représentation se réuniront pour parler de la fin de vie. Cette convention citoyenne ambitionne de répondre à cette question : "Le cadre de l’accompagnement de la fin de vie est-il adapté aux différentes situations individuelles rencontrées ou d’éventuels changements devraient-ils être introduits ?" Un chantier ambitieux qui devrait durer jusqu’au 12 mars 2023 et qui a été lancé par le CESE, le Conseil économique, social et environnemental. 

Si la question de la fin de vie est souvent abordée, François-Xavier Maigre du magazine Le Pèlerin, parle d’un "débat biaisé depuis le départ". Presque toutes les religions se sont d’ailleurs exprimées sur le sujet et plaident pour une aide active à vivre. Elles appellent à développer l’offre de soins palliatifs et à ne pas traiter les questions relatives à la fin de vie "sous la pression". Les journalistes remarquent que les soins palliatifs restent absents dans 20 à 25 départements français, et militent pour promouvoir la "vie assistée". Et en ce qui concerne la loi Leonetti, "ne faudrait-il pas tout simplement la faire appliquer en France ?", se demande le rédacteur en chef du Pèlerin. 

Pour Antoine-Marie Izoard de Famille Chrétienne, la priorité devrait être donnée à d’autres thématiques : "Pourquoi s’épuise-t-on à réfléchir à l'euthanasie alors qu’il y a des thèmes bien plus cruciaux ?" Si l'Église catholique insiste sur le besoin de fraternité des croyants, les juifs redoutent une "recrudescence d’une forme d’eugénisme dans la société". Le journaliste de Famille Chrétienne explique que "c’est bien qu’on n’entende pas que les cathos : c’est dangereux de vouloir en faire quelque chose de purement religieux alors que c’est purement sociétal". Selon les invités, les associations de soins palliatifs sont aussi remontées et demandent davantage de budget. Les EHPAD doivent eux aussi disposer de davantage de moyens pour ne pas être des endroits "qui donnent envie de disparaître". Les mutuelles, à cet égard, semblent se positionner en faveur de l’euthanasie, notamment pour des questions économiques, selon les invités.