Joie, tristesse, colère, peur… Autant d’émotions tantôt agréables, tantôt désagréables que nous vivons tous, mais qui prennent aussi parfois le pas sur le reste et peuvent être difficiles à supporter. Comment comprendre et réguler ses émotions ? Marine Paucsik, psychologue clinicienne et psychothérapeute nous donne ses conseils dans Voyage Intérieur.
Spontanées et brèves, les émotions sont des réponses physiologiques à un événement externe ou interne. Dans le premier cas, ce peut être par exemple la peur à la vue d’une voiture qui arrivent à toute allure vers nous ; dans le second, ce peut être la colère générée par une interprétation négative de ce quelqu’un peut penser de nous.
Lorsque les émotions sont suscitées par un événement extérieur, elles ont plutôt un rôle positif. "Elles nous permettent finalement de nous adapter, de réagir rapidement, par exemple de se protéger en cas de danger", explique Marine Paucsik. "Là où il y a un bug, poursuit-elle, c’est quand elles viennent d’événements internes. Parce que beaucoup de nos pensées sont biaisées et donc elles ne reflètent pas forcément la réalité, et la réponse émotionnelle qui sera déclenchée ne sera pas forcément adaptée à ce qui se passe vraiment."
La bonne nouvelle, c’est que les émotions peuvent se réguler. Et cela relève davantage d’un apprentissage que d’une "intelligence émotionnelle" qui serait innée, comme on l’a longtemps pensé. Face à une émotion a priori désagréable, la première chose à faire est de l’accepter et de
l’identifier. Au lieu de la subir, "on peut être à son contact différemment en ayant une posture plus ouverte, accueillante et même curieuse envers cette émotion qui nous traverse", avance la docteure en psychologie.
Le deuxième conseil donné par Marine Paucsik, c’est de "faire une pause, d’attendre que l’intensité émotionnelle diminue, qu’elle soit plus confortable pour pouvoir rester à son contact et l’observer". Pour cela, il est important de s’attarder sur les sensations physiques et corporels que l’on ressent. Ensuite, il s’agit de comprendre à quel besoin psychologique se réfère cette émotion. Ce peut être le besoin d’autonomie, de compétence ou de proximité. "Lorsqu’on ne vise plus à diminuer l’émotion, mais à restaurer et à prendre soin de ces besoins là, ça ouvre plein de possibilités", s’enthousiasme la psychologue qui précise son propos avec cette illustration : "Si pendant une dispute, mon besoin de proximité a été mis à mal, je peux le restaurer dans une tout autre relation."
Dans une société où les émotions sont souvent perçues comme un symbole de faiblesse qui peut se retourner contre nous, il est difficile de les assumer. Pourtant, exprimer ses émotions fait partie des étapes essentielles pour pouvoir les réguler, d’après la formatrice en psychologie positive. "Plus j’accepte d’être vulnérable et de ressentir des choses et plus ça va me permettre d’utiliser ces compétences émotionnelles au service de mes relations, de mon travail, etc."
Enfin pour réguler concrètement ses émotions, c’est-à-dire modifier l’intensité, la durée ou le type d’émotion, deux options sont possibles. Soit j’opte pour la distraction qui va détourner mon attention de l’émotion en question – une technique efficace à court terme mais qui ne s’attachera
pas à répondre à ses besoins psychologiques – soit je prends le temps de réagir en connaissant mon objectif final. "En fonction de mon objectif, de mes valeurs, de mes besoins, je vais pouvoir adapter la stratégie de régulation émotionnelle que je mets en place", conclut Maric Paucsik.
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