Après l'hypnose et la psychanalyse, Marie-Charlotte Laudier continue d'explorer l'univers des psychothérapies en évoquant cette semaine les TTC ou Thérapies Comportementales et Cognitives, nées dans les années 1970, qui affichent des résultats quantifiables et probants. D'où viennent-elles ? Dans quel cas sont elles indiquées ? Qui les pratiquent et comment ? Qui Frédéric Fanget, invité de Voyage Intérieur, est membre de l’Association Française de thérapie comportementale et cognitive et enseignant à l’université dans ce domaine.
Les TCC sont nées dans les années 1970, se sont développées partout dans le monde et notamment aux Etats-Unis où le système de santé ne rembourse pas les thérapies. "Les assurances de santé vont demander aux psychologues de mettre en place des thérapies brèves parce qu'ils ne veulent pas rembourser les thérapies longues représentaient par la psychanalyse" explique Frédéric Fanget. Les psychologues se sont donc lancés dans de la recherche pour essayer de trouver "des méthodes efficaces qui permettent de guérir un certain nombre de troubles mentaux en un temps limité". Une approche très concrète de la thérapie avec une attente de résultat.
Les séances c'est pas seulement d'aller parler à un psy comme dans les autres méthodes. C'est, on va prendre un problème, on va le modéliser, pendant la séance proposer des solutions et on va demander aux gens de les appliquer entre les séances, donc c'est à dire que le patient est actif
Les TCC ont émergé à un époque ou la psychanalyse prenait beaucoup de place. Cependant tout le monde n'avait pas le luxe financier, ni le temps de pouvoir être suivi pendant des années. Les TCC ont donc permis de rendre la psychothérapie accessible à tous. "Il y a eu une idée de démocratiser la psychothérapie [...] il y a aussi une idée d'éthique du soin, d'idéologie du soin. C'est à dire que les thérapies comportementales ont une éthique complètement différente des autres thérapies. Il ne s'agit pas que le psy résolve les problèmes des gens, il s'agit pour lui, dans sa démarche, d'aider le patient à résoudre ses problèmes" explique Frédéric Franget.
Avec les TCC, le thérapeute n'est plus le maillon central de la thérapie, il est un accompagnant et livre une méthode au patient qui, de lui-même, trouve les clés pour résoudre ses problèmes. Plus qu'une écoute, les TTC demandent une forte interaction entre le patient et le thérapeute. "Les séances c'est pas seulement d'aller parler à un psy comme dans les autres méthodes. C'est, on va prendre un problème, on va le modéliser, pendant la séance proposer des solutions et on va demander aux gens de les appliquer entre les séances, donc c'est à dire que le patient est actif" résume le psychologue.
Les Thérapies Comportementales et Cognitives traitent le patient en globalité. Ce qu'il fait, ce qu'il est et ce qu'il ressent. "C'est une triade, c'est toujours la même. Il y a ce que je fais dans la vie, ce qui m'arrive, c'est le comportement. Il y a ce que je pense dans ma tête c'est ma cognition et il y a ce que je ressens dans mon corps ou mon vécu ce sont mes émotions" rappelle le psychologue. Or, Frédéric Fanget nous invite, comme le font les TCC, a ne pas voir nos actions uniquement sous le prisme de ce que l'on fait. "J'incite les auditeurs lorsqu'ils ont un problème quel qu'il soit, une dépression, une addiction, n'importe quoi à ne pas se baser uniquement sur ce qui vous arrive, à ce que vous feriez mal, à vos comportements. Si vous allez mal c'est parce que ces problèmes, ces ennuis ont déclenché en vous des émotions" explique Frédéric Fanget. Cette approche multipartite de la thérapie fait le succès grandissant des TCC ainsi que la rapidité de ses résultats.
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