Nous n'avons pas tous les mêmes capacités de résilience, c'est-à-dire les mêmes aptitudes à nous relever après un choc. De multiples facteurs entrent en jeu, mais le psychiatre Emmanuel Contamin, spécialiste de la thérapie des troubles post-traumatiques, et auteur de "Les 5 cercles de la résilience" (éd. Larousse), insiste sur la flexibilité mentale.
La résilience est un processus dynamique. Emmanuel Contamin la décrit comme une capacité "à se préparer à des chocs", puis « à résister au moment de ces chocs" et enfin "à reprendre un développement à la suite de ces chocs".
Savoir se préparer à un choc dépend de notre éducation et du contexte dans lequel on a grandi. Au moment du choc, ce qui est en jeu, ce sont "la qualité de nos relations et les soutiens que l’on va avoir". Après le choc, il faudra pouvoir compter sur un "soutien social plus élargi".
On n’a pas tous les mêmes capacités de résilience. Il existe des facteurs génétiques. "On le voit même les bébés manifestent différentes façons de réguler leurs émotions", explique le psychiatre. Tout le monde ne grandit pas dans une famille "sécure, soutenante, cohérente, aimante". D’ailleurs, on a pu vérifier que le fait de grandir dans "une famille dysfonctionnelle", selon les termes du Dr Contamin, peut avoir des effets épigénétiques : "Un enfant qui a été élevé dans une famille dysfonctionnelle risque de transmette une moins bonne capacité de régulation émotionnelle."
Mais il existe, entre autres, des méthodes de développement personnel, pour renforcer sa force de caractère ou pour apprendre à réguler ses émotions. Dans le processus de résilience, entre également en compte l’hygiène de vie : une bonne alimentation, une bonne qualité de sommeil, des exercices physiques réguliers aident à gérer le stress.
La résilience dépend de notre niveau d’intelligence, mais le psychiatre insiste sur "les facteurs de flexibilité mentale, de créativité, d’humour…" "On a bien vu au cours de la pandémie comment le fonctionnement des réseaux sociaux risquait de rigidifier des bulles de pensée, avec des pensées qui se clôturaient sur elles-mêmes, des personnes qui échangeaient toujours les mêmes messages, qui s’auto-renforçaient."
Un chercheur de Montpellier, Daniel Favre, s’est intéressé à la façon dont on peut développer sa flexibilité mentale. Ce spécialiste des sciences de l’éducation a étudié comment "transformer la violence des élèves", en particulier celle des adolescents. La capacité à se projeter dans le point de vue de l’autre, à se représenter que l’autre peut penser différemment, et peur avoir de bonnes raisons de le faire.
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